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Belur, l’autre capitale des Hoysala

Le temple de Vishnu Chennakesava
26 septembre 2014, par Madeleine, Pascal

Convertis à l’hindouisme au XIIe siècle, les souverains Hoysala firent ériger une série de temples en étoile, forme qui permet de multiplier les sculptures sur les murs. Parmi les temples Hoysala figurent Somnathpur, Halebid et Belur.

(Groupe de visiteurs sur la plateforme du temple de Belur)
Groupe de visiteurs sur la plateforme du temple de Belur

L’emploi d’une pierre tendre vert foncé, la stéatite, facile à travailler et durcissant ensuite au contact de l’air, permit aux artistes d’atteindre un degré inégalé dans l’exécution des détails tels les parures et vêtements dont sont ornées les divinités.

Belur fut, comme Halebid, l’une des capitales de la dynastie des Hoysala entre le Xe et le XIIIe siècles. L’édification du temple de Vishnu Chennakesava, Le Beau Kesava, fut décidée par le roi Vishnuvardhan en l’an 1116, pour célébrer sa victoire sur l’empire Chola. La construction du temple dura 103 ans.

Comme celui d’Halebid, le temple de Belur n’a pas conservé de vimana.

Vue d’ensemble du temple

Devant le temple, le porte-étendard
On voit l’entrée principale, à l’est, comme toujours.

On pénètre dans l’enceinte par un grand gopuram d’époque Vijayanagar, suivi par le djavastambha ou porte-étendard. Au-delà s’étend une vaste esplanade dallée conduisant au temple, édifié sur une plateforme en étoile ou adisthana. Celui-ci comporte un seul sanctuaire mais trois accès, à l’est, au sud et au nord, tous trois desservis par une double volée d’escaliers flanquée de templions. L’escaler inférieur permet de s’élever en haut de l’adisthana et l’escalier supérieur permet de franchir la plinthe sculptée ou jagati et d’arriver au niveau de l’intérieur du temple.

  • L’entrée orientale, à droite et l’entrée sud, à (...)
    On voit les templions qui flanquent les volées (...)
  • Le côté sud du temple
    À gauche, des édifices secondaires.
  • Le gopuram d’époque Vijayanagar, vu depuis (...)
    Le premier plan appartient au mandapa d’un (...)
  • La vaste enceinte du sanctuaire inclut (...)

Les sculptures de l’entrée

L’entrée principale, à l’est
Les statues de Sala affrontant le lion sont en pierre plus noire, de part et d’autre de la porte.

L’entrée principale, à l’est, est encadrée par le héros des Hoysala, un valeureux jeune homme du nom de Sala, affrontant le lion et fondateur mythique de la dynastie.

Au-dessus de la porte d’entrée, le linteau est une grande composition qui représente Garuda, la monture de Vishnu, surmonté par Narasimha, l’Homme-Lion, un des avatars de Vishnu. Cet ensemble est inscrit entre deux makharas : installés au-dessus des deux colonnes qui flanquent la porte, ces animaux fantastiques crachent des ondulations constituant un arc qui coiffe la scène.
Les jambages de la porte d’entrée représentent Kâma, dieu de l’amour et Ratî, déesse de l’amour.

Les trois entrées du temple sont également ornées de lions dressés ou yalis.

  • Sala et le lion, à droite de la porte
    À partir de la gauche, Ratî, la déesse de (...)
  • Sala et le lion, à gauche de la porte
  • Le linteau
    Garuda est sous Narasimha et les makharas (...)
  • La porte sud
    Le décor est analogue, mais sans statue de (...)
  • Détail d’un templion bordant la volée d’un (...)
  • Décor de kirtimukha
    Cette figure menaçante et protectrice est (...)
  • Un yali, lion menaçant dressé sur un éléphant
  • Une mandanika contemple son reflet dans un (...)
    Remarquer la console inclinée qui la supporte.

Les frises

La base du temple ou jagati est décorée d’une série de frises : de bas en haut des éléphants puis, dans des médaillons ou des rinceaux végétaux, des danseuses et des musiciens, enfin des niches abritant des personnages et des représentations de temples ou de colonnades.

  • Les frises du mur sud
    À gauche, un templion de l’escalier sud.
  • Vue d’ensemble des frises
    De bas en haut : des éléphants, des rinceaux, (...)
  • Détail de la frise supérieure et du mur à (...)
    On voit mieux les mandanikas, au sommet des (...)
  • Les éléphants, tous différents
  • Dans les rinceaux, des musiciens et une (...)
  • À droite, une servante porte un chasse-mouches

Les statues du registre supérieur

Le registre supérieur présente de nombreuses statues de divinités et de leurs serviteurs ou servantes.

**L’inscription des statues dans l’architecture

Les divinités sont appuyées contre des pilastres séparés par des colonnes à géométrie complexe, tantôt polygonale, tantôt cylindrique. Certaines statues sont surmontées par la représentation d’une tour de sanctuaire ou vimana en forme de flèche pyramidale à base carrée, feuilletée horizontalement en multiples niveaux superposés.

  • Pilastres et vimanas
    Au centre, deux représentations de Vishnu (...)
  • Pilastres et vimanas
    À gauche, Narasimha et à l’extrême droite (...)
  • Varaha sous une flèche ornée d’un kirtimukha
    À ses côtés, Vishnu et une divinité, tous deux (...)
  • Deux représentations de Vishnu sous des (...)
  • Mohini, forme féminime de Vishnu, sur un (...)
    Vishnu, ici en retrait, est surmonté par un (...)
  • Représentation d’un sanctuaire surmonté du (...)
    Dans le sanctuaire, un génie ventru.

**Les divinités majeures

  • Shiva Bhikshâtana ou Shiva mendiant
    Shiva porte la tête de Brahma et un bol à (...)
  • Shiva dansant sur un démon
  • Shiva Gajantaka
    Après avoir mis à mort le démon Nila qui (...)
  • Varaha sauvant la déesse Bhumi
    Varaha, avatar de Vishnu, piétine un démon et (...)
  • Narasimha, l’Homme-Lion, quatrième avatar de (...)
    Ayant vaincu le démon Hiranyakashipu et (...)
  • Chamunda, la déesse sanguinaire
    La déesse, d’aspect squelettique, les seins (...)
  • Vishnu Nârâyana
    Vishnu est allongé sur le serpent d’éternité (...)

Le mythe de Shiva mendiant :

Quand Shiva coupa la cinquième tête de Brahmâ, il commit une grave faute qui nécessitait expiation. Très curieusement, le crâne de la tête coupée alla se placer dans la main de Shiva et rien ne put l’en enlever. Pour se débarrasser de sa faute, ainsi que de ce crâne accusateur, Shiva dut errer sous la forme d’un moine-mendiant nu, jusqu’à ce qu’il atteigne un lieu, nommé Brahmâ-kapalam (le crâne de Brahmâ), sur les pentes des Himalaya, où sa faute lui fut enfin pardonnée. Et le crâne de Brahmâ tomba à terre, de son plein gré...

**D’autres représentations

  • Porteuse de chasse-mouches
  • Entre deux génies ventrus, une divinité à (...)
  • Les deux pieds de Vishnu

Les mandanikas

Mandanika sur une fleur de lotus. On devine le nom du sculpteur.

Parmi les statues se trouvent les mandanikas, gracieuses jeunes femmes placées en console, parfois sur une fleur de lotus, en haut des multiples colonnes ou piliers, à l’extérieur comme à l’intérieur du temple. Ces très fines sculptures présentent des détails de parures, des expressions, des mouvements rendus avec une dextérité exceptionnelle.

  • À l’extérieur
    En bas, à droite, on devine Garuda en position (...)
  • À l’extérieur, une mandanika dansant
  • Au-dessus de l’entrée principale
    Celle-ci admire son reflet dans un miroir.
  • Mandanika dansant, dans le mandapa
  • Dans le mandapa
    Celle-ci est appuyée contre un tronc d’arbre.

Le mandapa, ses colonnes et ses plafonds

Le mandapa recèle des colonnes sculptées polies, certaines surmontées également de gracieuses mandanikas.

  • Motif central du plafond du mandapa
  • Détail du plafond précédent
  • Le médaillon central
    Narasimha se fait un collier des entrailles (...)
  • Successsion de caissons rectangulaires
  • Chapiteau
  • L’armée des singes

Article mis à jour le 10 mai 2021