En 2020, lors d’un périple consacré aux cathédrales de la région des Hauts-de-France, nous faisons une pause à Arras.
La découverte de la ville est complétée lors d’une rencontre familiale en mars 2022.
Cette page est consacrée à la ville proprement dite. Visitez aussi le musée des Beaux-arts d’Arras.
Les maisons de ces deux places furent édifiées de manière coordonnée à la demande de Philippe II d’Espagne [1]. Détruites lors de la Première guerre mondiale elles ont été reconstruites à l’identique.
Elles sont marquées par l’influence du style flamand dans une architecture classique du XVIIe siècle.
L’ancienne abbaye Saint-Vaast et la cathédrale constituent aujourd’hui l’un des plus grands ensembles d’architecture du XVIIIe siècle en France. Couvert d’ardoises, cet ensemble apparaît au second plan sur la photo ci-dessous, prise depuis le sommet du beffroi de l’Hôtel de Ville.
Selon le récit de sa vie, le prêtre Vaast aurait instruit Clovis au catholicisme avant sa conversion lors du baptême de Reims. L’évêque de Reims, Rémi, confia par la suite à Vaast la charge des évêchés d’Arras puis de Cambrai. Vaast y lutta contre le paganisme qui se réimplantait à l’issue de l’invasion d’Attila.
En 667, Aubert, évêque de Cambrai, fonde à Arras une abbaye à la mémoire de saint Vaast, patron de la ville. Elle deviendra au fil des siècles une grande abbaye urbaine, célèbre par sa bibliothèque, accompagnant le développement de la riche capitale de l’Artois.
L’abbaye fut entièrement reconstruite à partir de 1745 dans le style classique à la mode à cette époque et l’église abbatiale Saint-Vaast reconstruite à partir de 1774.
La Révolution épargna l’abbaye, transformée en hôpital. Elle héberge de nos jours le musée des Beaux-arts d’Arras.
Par ailleurs, la ville possédait évidemment une cathédrale gothique, édifiée aux XIIe et XIIIe siècles. Située dans le quartier de la Cité, elle était dédiée à Notre-Dame-en-Cité. Elle fut désaffectée puis vandalisée pendant la Révolution et finalement rasée sous l’Empire.
La grande église abbatiale Saint-Vaast, encore inachevée, fut attribuée au diocèse en 1804, en vue de remplacer la cathédrale gothique antérieure. C’est cette histoire qui explique le nom actuel de l’ancienne abbatiale, désormais cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast.
La Première guerre mondiale la détruisit complètement et l’édifice qu’on visite aujourd’hui est une reconstruction à l’identique de l’abbatiale Saint-Vaast du XVIIIe siècle devenue cathédrale.
Les décors intérieurs ont bénéficié du renouveau artistique de l’art religieux pendant la première partie du XXe siècle.
L’église Saint-Jean-Baptiste est la seule église d’Arras qui ait franchi l’épreuve de la Révolution. Elle servit de cathédrale provisoire avant que l’église abbatiale Saint-Vaast, attribuée au diocèse dès 1804, soit achevée, en 1833.
Détruite par un incendie pendant la Première guerre mondiale, l’église Saint-Jean-Baptiste fut reconstruite en 1920 en style néogothique.
L’église possède un ensemble de vitraux modernes dont certains représentent les Cavaliers de l’Apocalypse.
Quelques belles constructions ont traversé l’épreuve des guerres.
Tout comme Saint-Quentin, Arras, sévèrement bombardée pendant la Première guerre mondiale, fut l’objet d’une importante reconstruction. Les tendances ornementales du mouvement Art Déco s’y expriment, discrètement mêlées aux canons architecturaux de la région : hauts pignons triangulaires, rouge de la brique et blanc de la craie.
Face à la gare, sur la place Foch, le Monument aux morts est un pilier commémoratif en calcaire, particulièrement caractéristique de ce style.
Le monument est une réalisation du sculpteur Félix-Alexandre Desruelles (1865-1943) originaire de Valenciennes. Élève d’Alexandre Falguière, François Rude, et Jean-Baptiste Carpeaux, il est l’un des plus importants artistes français qui se sont illustrés dans la sculpture commémorative de la Première guerre mondiale.
Visitez aussi le musée des Beaux-arts d’Arras.
[1] Longtemps disputé entre le Royaume de France et les Habsbourg, l’Artois ne devint définitivement français que sous Louis XIII.