Des décors exceptionnellement bien conservés
Roi de la XXe dynastie, Ramsès III est le dernier grand souverain du Nouvel Empire. Pendant son règne (r. 1186-1154), il ne cessa de lutter contre la corruption qui gangrénait le pays et s’employa à repousser des envahisseurs coalisés connus comme les Peuples de la mer.
Le temple que nous visitons à Medinet Habou est son temple de millions d’années. Il fut construit sur le même modèle que le Ramesseum, temple de millions d’années de son illustre prédecesseur de la XIXe dynastie, Ramsès II (r. 1279-1213).
L’enceinte fortifiée témoigne du fait que le temple fut édifié en des temps peu sûrs. On y accède par une porte monumentale ou migdol, d’un mot hébreu qui désigne une tour fortifiée. Elle est construite à l’image de celles que les souverains conquérants avaient pu voir lors de leurs campagnes au Proche-Orient. Sur la droite de la photo ci-dessous, on aperçoit l’entrée, d’époque ptolémaïque, d’un édifice tout proche du temple de Ramsès III mais nettement antérieur : c’est un temple d’Amon datant de l’époque des Toutmôsides et qui fut plusieurs fois modifié par la suite.
Le domaine du temple est très vaste et ceint d’une double muraille : une muraille de pierre très élevée, doublée, du côté intérieur, d’un mur de briques. Une partie de l’espace intérieur à cette enceinte était occupée par une construction à laquelle on a donné le nom de palais royal et qui ne servait peut-être qu’à l’occasion des fêtes auxquelles le souverain participait.
Le premier pylône donne accès à une cour à ciel ouvert qu’on découvre sur la photo ci-dessous. On aperçoit sur la gauche, les colonnes d’un portique qui communique avec le palais royal.
De l’autre côté, au nord, un autre portique est composé de pilastres à section carrée contre lesquels s’appuient des statues massives de Ramsès III : le roi est représenté avec les bras en position osiriaque mais vêtu du pagne royal.
On se trouve maintenant dans une seconde cour péristyle. La photo ci-dessus est prise dans l’axe de cette cour : derrière une rangée de piliers à section carrée contre lesquels étaient jadis adossés des colosses, une rangée de colonnes, dans l’ombre, crée un étroit espace hypostyle. En arrière-plan de la photo, dans la lumière, se trouvait la véritable salle hypostyle et les sanctuaires qui faisaient suite, tous ruinés. La montagne thébaine se profile à l’horizon. Sur la gauche de la cour, il n’y a qu’une simple rangée de colonnes.
La galerie a conservé sa couverture ce qui a protégé les peintures et plafonds des parties hautes.
Les scènes représentées et les textes sont particulièrement bien conservés car très profondément gravés.
Les espaces situés plus loin sont ruinés.