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Assouan et ses environs

Dernier ajout :18 juin 2021.

La ville moderne d’Assouan se trouve sur la rive droite du Nil, à 840 kilomètres au sud du Caire et au niveau de la première cataracte.

(Plaque de céramique représentant un Nubien)<br /><i><p>Musée de Nubie - Assouan</p></i>
Plaque de céramique représentant un Nubien
Musée de Nubie - Assouan

Les cataractes du Nil sont des rapides, plus que des chutes d’eau, dus à des encombrements rocheux dans le lit du fleuve. Au nombre de six, elles rendent en certains endroits la navigation dangereuse, sans pour autant l’empêcher. La première cataracte se trouve à Assouan et la sixième se situe à proximité de la capitale soudanaise, Khartoum.

Les populations vivant le long du fleuve en amont de la première cataracte parlaient, dans l’antiquité, une langue différente de l’égyptien et disposaient d’une arme inconnue des Égyptiens, l’arc. C’était le pays de Koush ou pays de l’arc qu’on appelle aujourd’hui Nubie :

  • au sud d’Assouan et jusqu’à la deuxième cataracte, s’étend la Basse Nubie qui couvre la Nubie égyptienne et le nord du Soudan,
  • au-delà de la deuxième cataracte, et jusqu’aux environs de Khartoum, c’est la Haute Nubie.

La première cataracte était ainsi une frontière de l’Égypte et Assouan, capitale du premier nome de Haute Égypte, était la porte du pays de l’arc.

Dès l’Ancien Empire, les rois égyptiens sont venus y chercher le granite rose d’Assouan nécessaire aux statues et à certaines de leurs constructions mais aussi diverses richesses circulant le long du Nil parfois depuis le cœur de l’Afrique : l’or et l’ivoire mais aussi les métaux, trop rares en Égypte, l’encens et la diorite, roche noire extraite près de la seconde cataracte.

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Les rois égyptiens du Nouvel Empire (dont Sésostris III, Thoutmôsis Ier et Ramsès II) tentèrent de nombreuses campagnes vers le pays de Koush pour s’approprier les terres et les richesses de ces contrées. On trouve les traces de la domination égyptienne dans les temples de Nubie dont le plus célèbre est celui d’Abou Simbel.

Autour d’Assouan, les encombrements rocheux de granite de la première cataracte longent un ensemble de bras du fleuve qui serpentent autour d’un chapelet d’îles parmi lesquelles, du sud vers le nord

Outre la cité antique d’Éléphantine, il y avait jadis une ville sur la rive droite, à l’emplacement de la ville moderne d’Assouan. Désignée à l’époque ptolémaïque du nom grec de Syène, elle fut choisie par Érathosthène, en raison de sa proximité avec le tropique du Cancer, pour la réalisation de la première mesure du rayon de la Terre, la célèbre expérience d’Érathosthène.

En amont d’Assouan se trouvent deux barrages, destinés à la fois à la régulation du cours du Nil et à la production d’électricité : le Barrage d’Assouan, construit en 1902, et le Grand barrage d’Assouan, mis en service en 1970, qui noya une partie de la Nubie sous les eaux du lac Nasser. C’est entre ces deux barrages que se trouve aujourd’hui le temple ptolémaïque de Philæ consacré à Isis.