La vaste nécropole thébaine, située sur la rive gauche du Nil, fait face à la ville de Louxor. Elle fut principalement utilisée à partir du Nouvel Empire. On y trouve à la fois des tombeaux, situés dans la montagne, et de vastes temples funéraires situés plus bas.
Les tombeaux peuvent être royaux comme dans la Vallée des Rois et la Vallée des Reines, ou n’être que des tombes plus modestes comme dans la Vallée des nobles et celle des Artisans.
Ces constructions sont des hypogées c’est-à-dire des tombes souterraines par opposition aux tombes aériennes comme les mastabas.
Le site de la vallée des Rois est dominé par le point culminant de la montagne thébaine dont la forme rappelle la pyramide protectrice des tombeaux de l’Ancien Empire.
Dans la vallée des Rois, nous visitons trois tombes : celles de Ramsès IV, Mérenptah et Ramsès IX.
Ramsès IV est un souverain de la XXe dynastie et le fils de Ramsès III. Le document ci-dessus présente deux de ses cartouches royaux. De gauche à droite :
La tombe de Ramsès IV, longue de 66 mètres, renferme le monumental sarcophage du roi. À partir du Ve siècle, elle fut utilisée comme église par une petite communauté copte de la vallée comme en témoignent des graffiti en grec qu’on peut voir à l’entrée.
Ce tombeau est un hypogée rectiligne avec une succession de corridors en enfilade qui aboutissent à la chambre funéraire. Cette dernière contient toujours le sarcophage royal.
La décoration de la tombe est dominée par les textes de divers livres sacrés dont le Livre des cavernes, le Livre des portes et le Livre de Nout, ainsi que par la représentation de scènes les illustrant. Les textes consistent en la description de rites et l’énoncé de diverses formules incantatoires.
Dans la chambre funéraire, le décor des murs, à dominante jaune, est inspiré du Livre des portes. Il est surmonté d’un plafond à dominante bleue où la déesse Nout qui personnifie la Nuit entoure de son corps la voûte céleste soutenue par le dieu de l’air Shou. On peut faire le tour du sarcophage.
La scène précédente montre Rê sous la forme du soleil nocturne, figuré comme un homme à tête de bélier portant le disque solaire au-dessus de ses cornes. Il parcourt les douze heures dans l’autre monde et se tient debout dans un sanctuaire protégé par les replis bénéfiques du serpent Mehen. La Barque solaire est remorquée par des dieux et le roi, agenouillé dans la barque, fait une offrande à Rê.
La scène ci-dessus est relative à la Douât, symbole du séjour de l’âme des défunts dans l’au-delà, dans l’attente de la résurrection, de même que le Soleil attend chaque jour sa résurrection. Il s’agit d’un monde d’épreuves, divisé en douze heures. Douze déesses représentant les douze Heures de la Douât sont debout sur les berges de l’espace-temps : celui-ci est représenté par le serpent Herret, et les heures s’y égrènent.
La chambre funéraire est suivie par une dernière partie destinée à abriter le mobilier qui accompagnait le roi défunt dans l’au-delà.
Mérenptah est le treizième fils de Ramsès II et son successeur. Il est ainsi le quatrième pharaon de la XIXe dynastie et le dernier grand roi du Nouvel Empire.
L’intérêt principal de la tombe de Mérenptah est son architecture : elle présente des salles hypostyles. Elle est malheureusement en mauvais état car elle fut sans doute réalisée très rapidement.
Un large escalier descend vers un long corridor.
On parvient à une première salle hypostyle, soutenue par deux piliers.
En descendant davantage, on emprunte un nouveau corridor et on atteint la chambre funéraire où se trouve le sarcophage.
Ramsès IX est le huitième pharaon de la XXe dynastie et l’un des derniers Ramessides. Son tombeau fut violé dès l’Antiquité comme en témoignent divers graffiti romains et grecs.
Cependant, la momie avait été préalablement préservée et transférée, avec d’autres appartenant à la XXIe dynastie, dans une cachette de Deir el-Bahari où elle fut découverte en 1881.
Aucun sarcophage ne fut trouvé dans ce tombeau qui vaut tout particulièrement par la qualité de ses peintures.
Sur le linteau ci-dessus, le disque solaire central renferme un dieu à tête de bélier entre un œil d’Horus, à droite, et un babouin blanc, à gauche. De part et d’autre du disque, deux représentations de Ramsès IX agenouillé et accompagné, d’un côté, par quatre dieux et, de l’autre, par cinq déesses.
Le corridor qui suit est remarquable par les scènes qui y sont figurées.
Les plafonds du corridor précédent et du suivant se déploient sur un fond bleu nuit.
Les scènes du corridor suivant sont plus difficiles à interpréter.
On parvient enfin dans la chambre funéraire dont le décor est considéré comme exceptionnel.
Et parmi les tombeaux que nous avions visités en 2000, il y avait celui de Toutankhamon.