Le temple de Louxor était dédié à la triade thébaine, Amon, le dieu dynastique, son épouse Mout et leur fils Khonsou, mais surtout au ka divin du roi et à la forme génitrice du dieu sous sa manifestation d’Amon-Min, le dieu ithyphallique.
Complémentaire du temple de Karnak, le temple de Louxor servait essentiellement à l’occasion de la Belle fête d’Opet, d’où son nom d’Opet du sud. Lors de cette célébration, le dieu Amon-Rê venait de Karnak dans sa barque, accompagné de Mout et Khonsou, à la rencontre d’Amon-Min auprès duquel il se régénérait.
Le temple de Louxor est principalement l’œuvre des rois Aménophis III (XVIIIe dynastie) qui le fit édifier et Ramsès II (XIXe dynastie) qui le fit prolonger du côté de l’entrée. Les deux parties du temple sont désaxées l’une par rapport à l’autre comme il apparaît sur les billets d’entrée.
La construction d’Aménophis III fut commandée à l’architecte du roi, Amenhotep fils de Hapu, qui remania sans doute un temple plus ancien. Il édifia un temple complet avec, en enfilade depuis le fond du temple : un naos, un sanctuaire de la barque solaire, une salle des offrandes et une salle hypostyle.
Cette partie sacrée était précédée d’une vaste cour à péristyle, la cour solaire. Et on pénétrait dans le temple par une colonnade processionnelle d’accueil haute de plus de vingt mètres et couverte : elle formait donc un kiosque monumental marquant l’entrée du temple.
Ramsès II fit compléter cet ensemble par une cour à péristyle bordée de statues colossales, elle-même précédée d’un immense pylône, devant lequel s’alignaient des colosses à l’effigie royale, et de deux obélisques dont un seul subsiste puisque l’autre fut offert à la France en 1830 par le vice-roi Méhemet Ali.
La vue d’ensemble ci-dessous montre, de la gauche vers la droite
L’entrée est précédée d’une allée processionnelle qui s’étendait sur environ deux kilomètres depuis Karnak jusqu’à Louxor. Cette allée était initialement bordée de sphinx à tête de bélier. Les sphinx proches du temple de Louxor furent remplacés tardivement par des sphinx à tête humaine par Nectanebo Ier, roi de la XXXe dynastie (r. 380-362 av. J.-C.).
Sur le plan ci-contre, le pylône d’entrée apparaît en haut de la photo, tandis que l’accès à la colonnade d’Aménophis III est en bas.
La cour de Ramsès II est bordée d’une double colonnade et certains des espaces entre les colonnes sont occupés par des statues du roi debout.
La colonnade fait le tour de la cour, à l’exception de son angle nord où subsiste une partie d’une construction dédiée aux trois divinités, probablement édifiée sous le règne d’Hatchepsout. Elle est désignée sur le plan sous le nom de tripartite shrine. Cet édifice ne fut pas détruit par Ramsès qui dut s’adapter à sa présence en l’intégrant à la nouvelle construction : c’est ce qui explique que la cour de Ramsès II et le pylône se soient trouvés désaxés par rapport au temple d’Aménophis III.
Un autre édifice apparaît sur le plan, dans l’angle oriental de la cour. Sa construction a respecté la colonnade de Ramsès II. Il s’agit d’une mosquée construite au XIe siècle : elle est donc postérieure de plus de 2000 ans au temple de Louxor et fut d’ailleurs édifiée par-dessus une église copte.
La photo de droite montre ainsi, entre les deux massifs du pylône
La photo précédente montre deux sortes de colonnes : celles de la cour sontcoiffées d’un chapiteau à fleur de lotus fermée, tandis que celles qu’on voit à droite appartiennent à la colonnade d’Aménophis III, sont plus hautes, également lotiformes mais à fleur ouverte.
Cette salle constituait l’entrée solennelle du temple d’Aménophis III. Elle apparaît aujourd’hui comme une double rangée de sept colonnes à fût lisse de plus de 15 mètres de hauteur. Elle a perdu sa couverture et une grande partie de ses murs. Il faut donc l’imaginer comme une salle fermée et couverte, ouverte au deux bouts.
Cette cour à ciel ouvert, d’une cinquantaine de mètres de côté, est entourée sur trois côtés d’un portique à double rangée de colonnes fasciculées. Le quatrième côté est constitué des premières rangées de colonnes de la salle hypostyle. La photo précédente montre que, du côté de la colonnade d’Aménophis III, il ne subsiste plus que la base des colonnes.
C’est dans cette cour que des fouilles ont mis à jour en 1989 un trésor qui renfermait une vingtaine de statues en excellent état dont certaines remontent à l’époque de Thoutmosis III. Elles sont exposées au Musée de Louxor où elles constituent la cachette de Louxor.
La salle hypostyle est constituée de deux groupes de seize colonnes (quatre rangées de quatre colonnes) situés de part et d’autre de l’axe du temple. Elle a conservé un certain nombre de ses architraves. Elle est suivie d’un ensemble de salles couvertes dont la première est un vestibule.
Le vestibule, lui aussi hypostyle, fut transformé vers l’an 301 en chapelle du culte impérial, la salle du Divin roi, par la garnison romaine établie à Louxor par l’empereur Dioclétien. On recouvrit en particulier le mur du fond du vestibule d’une couche d’enduit et de peintures représentant une allocution de l’empereur, alors occupé à réorganiser la défense en Haute Égypte.
Le vestibule est suivi de la salle des offrandes.
Le sanctuaire principal était à l’origine une petite salle hypostyle servant de reposoir pour la barque d’Amon-Rê. Mais un sanctuaire à Alexandre fut construit mille ans plus tard à l’intérieur de cette salle et les colonnes supprimées.
À proximité se trouve une salle illustrée d’une théogamie.