L’ancienne Ougarit occupe le site d’un tell, dénommé aujourd’hui Ras Shamra, La colline au fenouil, qui fut habité dès le VIIIe millénaire. La richesse de la campagne environnante et une situation idéale, à une dizaine de kilomètres au nord de l’actuelle Lattaquié et à proximité de l’anse de Minet el-Beida, favorisèrent son développement.
Son plus grand rayonnement date du second millénaire, époque où la ville, capitale d’un petit royaume, commerça avec les marchands de la Méditerranée orientale (Hittites, Égyptiens, Chypriotes, Mycéniens, Mésopotamiens) et où elle se dota d’un palais qui fut visité par le roi de Mari.
L’histoire de la ville est connue par ses tablettes notées en cinq écritures, correspondant à huit langues : elles témoignent de la diversité des peuples qui commerçaient à Ougarit. L’écriture ougaritique consonantique apparaît comme une transition entre les écritures de la Mésopotamie et l’alphabet grec. Elle fut parmi les premières formes simplifiées de notation, réduisant le nombre de signes et permettant un apprentissage aisé de l’écriture. Cette innovation sera complétée à Byblos trois siècles plus tard par l’abandon de l’écriture cunéiforme et l’adoption de l’écriture phénicienne. Les Phéniciens popularisèrent l’alphabet et adaptèrent l’écriture au papyrus qui remplaça alors les tablettes d’argile.
La ville d’Ougarit sera quasiment abandonnée après le débarquement destructeur des Peuples de la mer vers 1100 av. J.-C. Le centre de la région se déplacera alors vers Laodicée (Lattaquié).
Le palais royal est très vaste et plus de cent pièces y ont été identifiées. Ce secteur, bien individualisé du reste de la cité, dispose de son propre accès fortifié depuis l’extérieur.
La construction en glacis évoque les fortifications hittites qu’on peut voir sur le site de Hattuşa près de Boğazköy en Anatolie centrale.
La ville est extrêmement étendue et seule une partie a été mise au jour.
Les vestiges de la ville laissent apparaître de nombreux objets usuels réalisés en pierre.
Le site comporte un certain nombre de tombes édifiées sous les maisons. Parmi elles, la maison d’Ourtenou incluait un dépôt d’archives qui a livré les tablettes de plus de 500 textes.
La richesse de la ville s’illustre en particulier par une très belle collection d’objets de style international, exposée au Louvre. La stèle de Baal au foudre peut être rapprochée d’une stèle figurant au musée archéologique d’Alep.