Santiago se trouve au cœur de la vallée centrale du Chili, entre les Andes, à l’est, et la Cordillère de la côte, à l’ouest, dans un site dominé par des collines, au long du Rio Mapocho.
La ville fut fondée en 1541 par le conquistador Pedro de Valdivia, sous le nom de Santiago de Nueva Extremadura, sur la colline Santa Lucia. Les Espagnols utilisèrent cette colline comme point de surveillance des peuples autochtones, les Indiens Mapuche.
Un certain nombre de lieux de la ville témoignent de l’histoire du pays depuis l’époque de la conquête espagnole : ils apparaissent ci-dessous par ordre plus ou moins chronologique. Les multiples séismes ont entraîné la disparition de la plupart des monuments d’époque coloniale.
Le Cerro Santa Lucia s’élève à 70 mètres au-dessus de la ville. C’est en ce lieu que le conquistador Pedro de Valdivia fonda la ville, le 13 décembre 1541, jour de la Sainte Lucie qui donna son nom à la colline.
En 1910, pour le centième anniversaire de l’indépendance du Chili, la colline fut reboisée et on y aménagea des chemins, des places et des fontaines. Une plateforme fut édifiée au sommet de la colline qui devint alors un parc.
L’église San Francisco est le plus ancien édifice colonial du Chili encore debout. Elle fut construite à partir de 1575 sous la responsabilité des moines franciscains, avec une main d’œuvre indigène. Ses murs résistèrent aux tremblements de terre mais le clocher s’effondra à plusieurs reprises lors des séismes successifs.
L’église voisinait avec un monastère franciscain dont ne subsiste qu’un seul des deux cloîtres, l’autre ayant été détruit au début du XXe siècle pour édifier le quartier Paris-Londres.
En 1541, lorsque Pedro de Valdivia se rendit maître de la région, il confia à Pedro de Gamboa le soin de dessiner les plans de Santiago de Nueva Extremadura. La ville fut conçue avec des rues se coupant à angle droit et convergeant vers une place d’armes où seraient élevés les principaux monuments de la cité, dont la maison du gouverneur et l’église. En raison des tremblements de terre, aucun des monuments de l’époque ne subsiste, mais la place témoigne cependant, par ses monuments actuels, de l’histoire récente du pays.
Sur la place d’armes, à gauche, la poste centrale (Correo central) fut construite en 1882 sur les ruines d’un palais antérieur. Sa façade fut rénovée en 1908 dans un style français avec mansarde. À droite, un bâtiment édifié en 1808 sur les plans de Juan Goycolea, un élève de Joaquin Toesca, l’architecte de la Moneda. Ce bâtiment fut pendant deux ans le siège de la Cour de justice royale, le Palacio de la Real Audiencia. Il servit ensuite, entre 1810 et 1814, de siège au premier conseil de gouvernement du Chili, la Primera junta nacional de gobierno de Chile, puis hébergea le premier parlement du Chili avant de devenir siège du gouvernement. En 1846, le président Manuel Bulnes déplaça le siège du gouvernement au palais de la Moneda. L’édifice est aujourd’hui le musée historique national (Museo Histórico Nacional).
La cathédrale métropolitaine de Santiago est dédiée à l’Asunción de la Santísima Virgen. L’édifice actuel succède à plusieurs constructions antérieures ruinées par les tremblements de terre. Les travaux débutèrent en 1748, supervisés par l’architecte Matías Vásquez Acuña, aidé dans la réalisation des plans par des frères jésuites.
Le gros-œuvre fut achevé en 1775 et le bâtiment fut alors consacré. Les travaux de la façade commencèrent en 1780, sous la direction de Joaquín Toesca, l’architecte de la Moneda, qui utilisa le style néo-classique en vogue à cette époque. Les tours furent achevées en 1800.
Aujourd’hui classé monument historique, le marché central fut construit entre 1869 et 1872. Sa structure métallique révèle des motifs décoratifs en fer forgé. Il fut édifié sur les plans de l’architecte Fermín Vivaceta, par ailleurs auteur du clocher actuel de l’église San Francisco.
Le Cerro San Cristóbal est une colline qui culmine à 860 mètres, soit à 280 mètres au-dessus de Santiago. Elle fut ainsi nommée par Pedro de Valdivia, en l’honneur du saint patron des voyageurs. Son sommet est occupé par une statue monumentale de la Vierge, qu’on devine sur la photo ci-dessous, à gauche de l’antenne de télécommunications.
La colline se révèle être à la fois un belvédère et un lieu de ferveur populaire : outre l’espace réservé aux messes en plein air, le site héberge une petite église et une promenade bordée de crucifix monumentaux.
Ce quartier résidentiel s’est développé à partir de 1923 sur un terrain appartenant initialement aux moines franciscains. Il consiste en deux rues, la rue Paris et la rue Londres.
L’immeuble situé au 38-40 de la rue Londres fut utilisé comme prison sous le régime de Pinochet.
Le quartier résidentiel de Bellavista se trouve à l’est du Rio Mapocho, au pied de la colline San Cristóbal.
La plus longue artère de Santiago est l’Avenida Bernardo O’Higgins, du nom d’un officier chilien, né en 1778 et mort à Lima en 1842. Considéré comme l’un des pères de la patrie chilienne, il fut l’une des figures principales de l’indépendance et le premier chef d’État du Chili indépendant.
La partie de l’avenue située dans le centre historique s’appelle plus particulièrement Alameda. L’avenue passe au pied de la colline Santa Lucia et de l’église San Francisco. La vue ci-dessous est prise depuis la colline Santa Lucia et en direction du sud-est : Alameda traverse la photo en diagonale, et passe entre le centre culturel Gabriela Mistral et la tour Telefonica.
C’est aussi le long de cette avenue que se trouvent le palais de La Moneda, l’Université du Chili, l’Université pontificale catholique et de nombreux gratte-ciels et tours de diverses époques.
Le palais de la Moneda (palais de la Monnaie) était à l’origine l’hôtel des finances où l’on frappait la monnaie. C’est en juin 1845, sous la présidence de Manuel Bulnes, que la Moneda devint le siège du gouvernement et la résidence du président de la République. Le palais de la Moneda est connu pour avoir été le siège d’évènements dramatiques (bombardements et suicide du président de la république Salvador Allende) lors du coup d’état de Pinochet en 1973.
Les monuments à la gloire des militaires ou de la gendarmerie sont imposants : c’est en effet des rangs de l’armée qu’émergèrent la plupart des élites qui conduisirent les pays d’Amérique du sud à se libérer du joug colonial et le Chili n’échappe pas à cette règle.
La densité urbaine liée aux cinq millions d’habitants qui peuplent l’agglomération, la hauteur de nombreux immeubles, la nébulosité et la pollution atmosphérique feraient presque oublier que la ville se situe au pied du Cerro Aconcagua (6962 mètres), point culminant de la Cordillère des Andes et des Amériques. Si le sommet se trouve en Argentine, le massif est cependant bien visible des environs de Santiago lorsque l’horizon se dégage et que le ciel s’éclaircit.
En logo, statue monumentale de la Vierge au sommet du Cerro San Cristóbal