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Île de Pâques : Hanga Roa, la capitale de Rapa Nui

Des Haumakas aux Rapa-Nuis
21 juin 2016, par Madeleine, Pascal

Le nom de l’île de Pâques, la plus orientale des îles océaniennes, est lié à sa découverte, le jour de Pâques 1722, par un navigateur néerlandais, Jakob Roggeveen. L’île fut ultérieurement approchée par d’autres navigateurs dont Cook et La Pérouse, successivement revendiquée par l’Espagne, puis, au cours du XIXe siècle, par le Pérou puis le Chili, tandis que des colons européens s’y installaient avec des missionnaires qui s’attachèrent à comprendre la langue des habitants et à recueillir leurs traditions.

La population autochtone (les Haumakas, issus, semble-t-il, de Hiva aux Marquises) fut quasiment exterminée en 1862, après l’arrivée de marchands d’esclaves venant du Pérou. Ils capturèrent environ 1 500 insulaires qui périrent presque tous sur les îles où on les exploita pour l’extraction du guano. De rares survivants furent ultérieurement rapatriés. À leur retour ils propagèrent la variole, manquant d’exterminer le reste de la population.

À partir de 1864, les colons installés dans l’île commencèrent à faire venir de Rapa, dans l’archipel des Australes en Polynésie française, des ouvriers agricoles pour travailler dans les plantations et les élevages. C’est pourquoi les autochtones actuels se dénomment Rapa-nui (« peuple de la Grande Rapa »). Rapa Nui est aussi le nom qu’ils donnent à l’île. Les Rapa Nuis se mêlèrent aux survivants des Haumakas et on en dénombre aujourd’hui plus de trois mille sur l’île : ils représentent 60 % de la population, le reste étant constitué de Chiliens du continent, d’Européens, de Chinois ou de Polynésiens. Ce n’est que depuis la fin du XXe siècle que les Rapa Nuis sont citoyens chiliens de plein droit.

Aujourd’hui, la population rapa nui s’attache à maintenir les traditions autochtones. Presque toute la population habite le chef-lieu de l’île, la petite ville d’Hanga Roa.

Face au Pacifique

Coucher de soleil à Hanga Roa

Tradition polynésienne et mythes fondateurs

Scène de pêche sur le mur d’une maison

Les Rapa Nuis et autres Polynésiens de l’île s’emploient à faire vivre les traditions artisanales océaniennes et les mythes fondateurs des populations autochtones.

Quoique rien, sur place, ne signale vraiment qu’on est au Chili, le drapeau officiel de l’île est évidemment le drapeau chilien. Un drapeau spécifique peut cependant apparaître dans certaines cérémonies à côté du précédent. Il représente le reimiro, un pendentif rouge en forme de croissant qui évoque une embarcation traditionnelle avec, aux extrémités, deux visages humains qui se font face.

Le reimiro et ses deux têtes barbues sur le drapeau de l’île.

Un petit jardin botanique présente quelques espèces endémiques dans un cadre où est reconstituée une habitation traditionnelle en forme de coque de bateau renversée.

Reconstitution d’une habitation traditionnelle parmi des espaces de culture arbustive abrités du vent

L’église

La population de l’île est très majoritairement catholique. La décoration de l’église fait largement appel à la sculpture sur bois, une des expressions culturelles les plus anciennes et les plus sacrées des peuples polynésiens.

Le porche de l’église

Le musée anthropologique Sébastien Englert

Ce musée porte le nom d’un missionnaire franciscain d’origine bavaroise. Il est consacré à la conservation du patrimoine culturel de l’île.

Quelques panneaux évoquent l’histoire du peuplement de l’île et ses premiers contacts avec les navigateurs et explorateurs.

Le musée conserve quelques éléments lithiques remarquables. Certaines pièces concernent les célèbres statues de pierre monumentales ou moaïs présentées de manière détaillée dans un autre article.

Le musée possède aussi des statuettes de bois qui sont aussi des moaï de quelques dizaines de centimètres de hauteur. Certaines d’entre elles sont du type kavakava qui renvoie plus spécialement aux ancètres, ce qui peut expliquer leur apparence émaciée.

Un moaï kavakava en os et bois de toromiro au musée du quai Branly
Un moaï kavakava en os et bois de toromiro au musée du quai Branly

Plusieurs tablettes en bois de toromiro gravées d’un texte en écriture rongo-rongo sont exposées. Cette écriture idéographique formée de la juxtaposition de caractères dont certains évoquent des silhouettes humaines ou animales n’est à ce jour pas déchiffrée.

L’écriture rongo-rongo est de type boustrophédon, un système qui change alternativement le sens du tracé ligne après ligne, à la manière du bœuf marquant les sillons dans un champ, allant de droite à gauche puis de gauche à droite. Les tablettes rongo-rongo de l’île de Pâques sont écrites en boustrophédon inverse : on lit la première ligne de la gauche vers la droite, puis on fait tourner la tablette de 180°, on lit également la deuxième ligne de la gauche vers la droite, et ainsi de suite.


Article mis à jour le 4 avril 2021