Le site de Tell Mardikh est fouillé à partir de 1964. En 1968, la découverte d’une statue permet de l’identifier à la cité d’Ebla connue dans divers textes aniens et dont on recherchait la localisation.
L’importance d’Ebla est liée aux 15 000 tablettes d’argile qui y ont été trouvées. Elles témoignent de l’activité d’une cité très importante à la seconde moitié du troisième millénaire.
Les premières traces d’occupation du site d’Ebla datent du quatrième millénaire. Mais c’est au début du troisième millénaire que la ville se développe pour devenir une riche cité administrant un territoire qui va des montagnes côtières jusqu’à la steppe du Moyen-Euphrate, aux confins du royaume de Mari.
Les 15 000 tablettes d’argile découvertes sur le site sont gravées à la fois en sumérien (la langue la plus prestigieuse de l’époque) et dans un dialecte local dénommé éblaïte. Elles sont constituées de dictionnaires, de listes de dieux, de textes juridiques et politiques. Elles renseignent sur l’économie, le commerce et l’industrie, la diplomatie et l’administration du royaume pendant la période allant de 2500 à 2300 qui correspond à l’apogée de la puissance politique d’Ebla.
Cette époque est celle du Bronze ancien. Elle est contemporaine des empires d’Akkad et d’Ur. Le palais royal plâtré en blanc qui attire les regards lors de la visite du site est le plus vieux monument de la ville et date de cette période.
Vers 2300, Sargon d’Akkad assiège Ebla. Son petit-fils Naram-Sin renouvelle l’offensive et la ville est détruite, peu de temps après Mari. La ville connaît une nouvelle destruction à la fin du XXIe siècle.
La construction d’autres palais et une extension importante de la ville témoignent d’un nouvel essor de la cité au début du deuxième millénaire. Si Ebla est alors éclipsée par d’autres royaumes, elle reste cependant prospère à l’époque où Mari sera rasée par Hammourabi de Babylone.
Lorsque les Hittites ravagent la Syrie et descendent jusqu’à Babylone, Ebla n’est pas épargnée. Elle est incendiée et se replie sur l’acropole autour du sanctuaire d’Ishtar.
La topographie du site favorise une renaissance de la ville à l’époque perse. Par la suite, Ebla redevient une agglomération rurale qui héberge une communauté stylite.