La paix romaine du IIe siècle avait entraîné un développement économique sans précédent de la Syrie, mais à partir du IIIe siècle, les Parthes puis les Perses sassanides reprennent les armes contre Rome et menacent l’empire. C’est la raison du déplacement de la capitale de Rome vers Constantinople en 330.
Au VIe siècle, l’empereur Justinien doit à son tour contenir les assauts des Sassanides. Il fortifie donc la frontière orientale de l’empire en édifiant ou consolidant les place-fortes qui gardent la vallée de l’Euphrate : Qasr ibn Wardan est l’une d’entre elles.
Quoique très éloigné du fleuve et situé à une soixantaine de kilomètres seulement de Hama, Qasr ibn Wardan s’inscrivait dans cet ensemble défensif. Il est constitué d’un petit palais, sans doute la résidence d’un gouverneur militaire local, et d’une église attenante. L’édifice visait vraisemblablement à tenir en respect les tribus bédouines en les impressionnant par la majesté d’une construction inspirée des palais de Constantinople.
L’appareil mêle les assises de basalte à la brique byzantine maintenue par des couches de mortier. Quelques pierres sont en calcaire ou en marbre.
Le palais est construit autour d’une cour carrée et comporte deux niveaux de salles voûtées. De nombreux éléments décoratifs sont chrétiens.
L’église était surmontée d’un dôme - aujourd’hui écroulé - qui s’appuyait sur des pendentifs dont subsistent quelques vestiges.