Créée au début du IIIe millénaire, Mari a été détruite en 1760 av. J.-C. par Hammourabi de Babylone. Pendant douze siècles, elle aura donc participé à l’histoire des royaumes du Moyen-Euphrate.
Construite en brique crue selon la tradition mésopotamienne, c’est une ville dont les vestiges se sont considérablement dégradés depuis qu’ils ont été exhumés.
De 2900 à 2600 - La naissance de la ville
Les prospections effectuées le long de l’Euphrate et de son affluent le Khabur ont révélé plusieurs canaux dont le plus important, issu du Khabur, rejoint l’Euphrate 120 kilomètres plus bas vers Al Bukamal. Il apparaît comme un canal de navigation facilitant la circulation entre la plaine de basse Mésopotamie et le piémont du Taurus.
La naissance de Mari et la construction de la première cité seraient donc liées à un contrôle du trafic fluvial et peut-être aussi caravanier. Les taxes perçues par la ville lui assuraient les revenus qui expliquent sa richesse, au moins à certaines époques. D’autres canaux constituaient un réseau d’irrigation destiné à une agriculture assurant la subsistance de la population dans cette zone extrêmement aride.
Le canal de navigation a également joué un grand rôle dans le développement de la métallurgie du cuivre et du bronze, très présente à Mari. La ville s’approvisionnait en cuivre et en bois à partir des ressources du Taurus et les matières premières pouvaient lui parvenir par navigation fluviale.
Après une période d’éclipse, la ville est refondée à l’époque Dynastique Archaïque III. Les monuments mis à jour révèlent une ville florissante. C’est l’époque où la sculpture de Mari joue un rôle de premier plan. Mari n’est alors pas seulement liée au monde mésopotamien : elle entretient aussi des relations avec Ebla, voire Ougarit.
En 2250, la ville est conquise par Naram-Sin, souverain d’Akkad (Agadé) et petit-fils de Sargon d’Akkad. Les palais sont incendiés et laissés très longtemps à l’abandon. Mais Naram-Sin a installé des gouverneurs ou Shakkanakku qui embellissent et remodèlent la ville : elle prospère à nouveau pendant plus de trois siècles et cette période est particulièrement brillante. Un nouveau grand palais royal est construit. La dynastie des Shakkanakku disparaît à la fin du XIXe siècle avant notre ère.
Le souverain le plus connu de cette période est Zimri-Lin. C’est de cette époque que datent les 15 000 tablettes d’archives de Mari retrouvées dans le palais et protégées de la destruction grâce à l’incendie de la ville décidé en 1760 par son ancien allié, Hammourabi de Babylone. Par la suite, Mari s’endort et sera totalement abandonnée à l’époque séleucide.
Le site a été découvert en 1933 sur le Tell Hariri et régulièrement fouillé par une équipe française depuis cette date.
Cependant, les monuments de brique crue se dégradent rapidement après avoir été mis au jour. Les travaux les plus récents ont intégré les préoccupations de préservation des vestiges.
Le site ayant été étudié par des archéologues français, le Louvre possède une très belle collection d’objets trouvés à Mari.
Accéder aux notices du Louvre :
Le logo représente l’intendant Ebli-il en orant (vers 2400 av. J.-C.). Cette statue fait partie des collections du musée du Louvre