La citadelle de Mysie
Pergame se situe à 25 kilomètres de la mer, au confluent du Caïque et du Cétios. La ville fut l’une des plus importantes cités hellénistiques, égale d’Alexandrie ou Éphèse. C’est à Pergame que fut inventé le parchemin lorsqu’Alexandrie, jalouse de l’importance croissante de Pergame, se mit à interdire l’exportation du papyrus. Le livre remplaça alors le rouleau.
Le rayonnement de Pergame fut immense et démarra peu après la mort d’Alexandre (323 avant J.-C.) lorsque ses généraux se partagèrent son empire. Lysimaque s’attribua la Lydie et la Mysie et choisit la citadelle de Pergame pour y mettre à l’abri un colossal trésor de guerre. Après sa défaite devant Séleucos, autre général d’Alexandre qui régnait sur le sud-est de l’Anatolie, Philétairos, l’un des officiers de Lysimaque, prit le contrôle de Pergame et commença à la couvrir d’édifices. Eumène, neveu et fils adoptif de Philétairos fonda la dynastie des Attalides qui s’éteignit en 133 avant J.-C.
À la fois alliée de Rome et centre de culture hellénistique, célèbre par sa bibliothèque, rivale de celle d’Alexandrie, Pergame attira de nombreux sculpteurs et philosophes.
Édifié sur une vaste terrasse, le sanctuaire d’Athéna est le plus ancien temple connu de Pergame mais il n’en reste que les fondations. De style dorique, l’édifice était construit selon un plan périptère.
Le temple de Trajan fut édifié sur le plus bel emplacement de l’acropole, à un endroit où il pouvait être vu de tous les points de la ville romaine qui s’étalait dans la plaine. Alors que la plupart des monuments de l’acropole sont en andésite grise, le temple de Trajan en marbre blanc se détachait bien et pouvait donc être vu de très loin. C’était un temple périptère de style corinthien, avec six colonnes en façade et dix sur les côtés.
Le temple de Trajan domine un vertigineux théâtre de 10 000 places.
Probablement construit vers 180, pour célébrer la victoire d’Éphèse sur les Galates, l’autel de Zeus était un édifice remarquable, tout en marbre blanc. Il était orné d’une frise exceptionnelle de 120 mètres de long, la Gigantomachie figurant un combat entre les dieux et les géants. Il a été intégralement transporté au musée de Pergame à Berlin.
Pergame fut renommée dans le monde antique pour son Asclépeion, édifié au IVe siècle avant J.-C. dans la ville basse et dédié au dieu guérisseur Asclépios. Dans ce haut lieu de soins, on pratiquait l’hydrothérapie, l’héliothérapie, les bains de boue et les fumigations. La conception de la médecine y était fort moderne, puisqu’on soignait aussi bien l’esprit - on analysait les rêves - que le corps. Le centre comportait des bains, une école de médecine, une bibliothèque et un théâtre.
La réputation du centre persista à l’époque romaine : Galien, né en 124 à Pergame, y exerça ses talents, en particulier comme précurseur de l’anatomie. Les empereurs Hadrien, Marc-Aurèle et Caracalla vinrent en cure à Pergame. Le centre de médecine fut détruit par un tremblement de terre au IIIe siècle après J.-C.