Architecture des mosquées
Les mosquées hypostyles ou à plan arabe sont apparues sous la dynastie des Omeyyades. De plan carré ou rectangulaire, elles ont une cour fermée à portique et une salle de prière couverte d’un toit plat supporté par de nombreuses colonnes. Les nefs sont dirigées parallèlement ou perpendiculairement (pour le Maghreb et certaines exceptions) à la qibla.
Si ces mosquées ont été construites principalement sous les dynasties omeyyade et abbasside, on trouve ce plan dans tout le monde islamique, de la Syrie (Grande mosquée des Omeyyades de Damas, par exemple) à l’Irak et jusqu’à l’Espagne en passant par l’Égypte (mosquée d’Ibn Touloun au Caire) et le Maghreb (mosquée de Tin-Mel au Maroc).
Les Perses qui bénéficiaient d’un riche héritage architectural ont progressivement incorporé certains éléments issus des architectures parthes et sassanides dans leurs mosquées, influencés en cela par des bâtiments tels que le palais d’Ardashir.
C’est ainsi que furent introduits les dômes et les grandes entrées cintrées appelées iwans. Le plan à quatre iwans, mis au point par les Seljoukides et repris plus tard par les Safavides, a rendu caractéristique l’apparence de la cour de ces mosquées : on y trouve des entrées plus importantes que les bâtiments eux-mêmes, sur chacun des côtés de la cour. La mosqée du Shah à Ispahan est emblématique de ce plan persan.
Le plan persan influença ultérieurement la conception des mosquées timurides et mogholes. On le trouve en l’Iran, dans une partie de l’Afghanistan, au Pakistan, en Inde et dans une partie de l’Irak.
Le plan ottoman se rencontre principalement en Turquie actuelle et fut mis au point au XVIe siècle par Sinan, architecte de Soliman de Magnifique, après la prise de Constantinople en 1453. La Mosquée bleue d’Istanbul est caractéristique du plan ottoman.
L’un des quatre côtés de la cour a une apparence très différente des trois autres : il présente une salle de prière abritée par une immense coupole cantonnée de demi-coupoles et de coupolettes. L’influence byzantine (de Sainte-Sophie notamment) est manifeste dans la mosquée ottomane.