Une famille avec quatre garçons dont deux ne sont pas frères. Comment est-ce possible ?
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Tous les lieux sont dans le Nord, sauf indication contraire.
Élisa Leclère nait en 1879 à Bailleul. Elle est la fille d’Henri Leclère, alors âgé de 29 ans, tisserand puis, par la suite dépositaire de journaux. Sa mère Amélie Steuperaert, usuellement dénommée Léonie, est dentellière et âgée de 28 ans.
En 1905, Élisa, âgée de 26 ans, épouse Jules Deleu, charpentier, âgé de 54 ans. Ils ont un fils Jules en 1906. Le père décède en 1907.
Élisa épouse en 1909 René Sonneville, boulanger à Bailleul. Né en 1876, René est le fils d’Henri Sonneville, patron boulanger, et de Lucie Deblonde, cabaretière. Mariés à Lille, les parents de René Sonneville ont habité Boeschèpe, où sont nés leurs enfants, puis 131, rue des Moulins à Bailleul [2].
Élisa Leclère et René Sonneville ont deux fils Henri en 1910 et Louis en 1912. Une fille Yvonne meurt à moins de deux mois en 1915.
Pendant la guerre, René est mobilisé d’août 1914 à janvier 1919 [3]. Une partie de la famille (au moins Henri Leclère, Élisa, ses trois fils et sans doute aussi Léonie) est évacuée en Auvergne. Élisa décède de la grippe espagnole fin 1918 à Saint-Flour, quelques jours après son père Henri Leclère. Son fils Henri Sonneville, également malade de la grippe espagnole, guérit. En janvier 1919, René, démobilisé, rejoint sa famille rue des Écoles à Saint-Flour.
Rentrés à Bailleul, les enfants Jules, Henri et Louis sont élevés par leur grand-mère Léonie et par René Sonneville, tuteur de Jules et père des deux autres garçons.
Henri rentre à l’École nationale professionnelle (ENP) d’Armentières en 1926 et Louis à l’École normale de garçons de Douai en 1928.
En 1929, veuf depuis onze ans, René Sonneville, âgé de 53 ans, se remarie à Méteren avec Mathilde Steenkiste, âgée de 40 ans.
Jules Deleu, alors âgé de 23 ans, est maçon et se mariera deux ans plus tard avec Marie-Thérèse Muylaert. Henri et Louis ont alors respectivement 19 et 17 ans.
Mathilde est la cinquième enfant d’une famille nombreuse de Méteren. Ses parents Henri Steenkiste et Marie Tackoen ont eu neuf enfants dont un fils mort à moins de trois mois. Un de leurs fils, Jérôme, né en 1884, est entré dans la Compagnie de Jésus en 1902, ordonné prêtre en 1916 et professeur au Collège de Trichinopoly (alors dans les Indes anglaises) où il décédera en 1942.
De l’union de René et Mathilde, nait Charles en 1931.
En logo, le beffroi de Bailleul
[1] Le symbole xx indique un remariage.
[2] D’après le recensement de 1906, René est boulanger chez son père. Le dossier matricule de René (1896) indique "Sait cuire" après la profession : est ce l’enseigne du magasin ?
[3] Aux armées dans l’artillerie jusqu’en août 1916, ensuite à l’intérieur (COA). Il n’est pas présent lors des déclarations de naissance et de décès de sa fille à Bailleul en février-mars 1915.