Un sanctuaire rupestre à la gloire de Ramsès II
À 150 kilomètres au sud d’Assouan, un grand temple d’Amon domine le lac Nasser et la plaine de Ouadi es-Seboua (La vallée des Lions), non loin de son emplacement d’origine. À proximité de là, les temples de Dakka et de Maharraqa, ont été remontés à une cinquantaine de kilomètres de leur lieu d’origine, sur ce site aujourd’hui dénommé la Nouvelle Seboua.
Le temple d’Amon ou de Ramsès-aimé-d’Amon-dans-le-domaine-d’Amon est un hémispéos [1] édifié entre les années 35 et 50 du règne de Ramsès II qui agrandit un sanctuaire rupestre antérieur construit par Aménophis III.
Le temple est dédié à Amon-Rê et à Rê-Horakhty.
II a été réassemblé à seulement quatre kilomètres de son emplacement d’origine lors de la mise en eau du Haut barrage d’Assouan.
On peut consulter le plan du temple ici.
Lorsqu’on arrive sur le site, on aperçoit un grand pylône, derrière un mur de pierres qui restitue l’antique enceinte de briques du temple. Mais c’est seulement la partie la plus ancienne du temple qui apparaît avec, au-delà du pylône, une cour à ciel ouvert qui précède la partie rupestre du temple.
En fait, comme le montre la photo suivante, ce grand pylône fait suite à une allée bordée de sphinx qui traverse successivement deux cours : chaque cour était précédée d’un petit pylône dont ne subsiste que la partie inférieure, en pierre.
Sur la vue précédente, on aperçoit, au fond de la cour et successivement : les vestiges du pylône séparant les deux cours, la deuxième cour et l’escalier qui conduit au pied du grand pylône ouvrant sur la cour à ciel ouvert.
La première cour est traversée d’une allée de sphinx (dromos) à tête humaine.
La deuxième cour est traversée par une allée de sphinx à tête de faucon.
Ces têtes sont celles de quatre Horus : l’Horus d’Edfou et trois des quatre Horus de Basse Nubie, à savoir ceux de Miam, Meha et Baki.
Le fond de cette cour est marqué par le grand pylône orné de scènes de victoire. Au pied du pylône ne subsiste qu’une seule des statues royales qui le précédaient.
Sur la dernière des photos précédentes, on aperçoit, aux pieds du souverain, la silhouette de sa fille aînée et grande épouse royale.
Ramsès II tient par ailleurs dans sa main gauche une enseigne semblable à celle qu’on a vue au musée de Louxor sur la statue de Neb-Ré et qui est reproduite ci-contre.
La cour à ciel ouvert est bordée d’un portique : devant les piliers se dressent des statues royales.
On parvient ici dans la partie rupestre du temple : cette salle était en partie creusée dans la montagne. Son plafond est supporté par quatre rangées de trois piliers. La salle a beaucoup souffert de son utilisation ultérieure comme église.
Le vestibule est une longue salle transversale, terminée à chaque extrémité par une petite salle annexe.
Si on pénètre tout de suite dans la petite salle attenante au vestibule dont on voit l’entrée sur la photo précédente, on y découvre des scènes décrivant la mise en œuvre de diverses offrandes.
Revenons dans le vestibule : à l’opposé, se trouve de même une petite salle attenante au vestibule
Les scènes de la photo ci-dessus représentent, à gauche, Ramsès II avec l’Horus de Miam qui lui tient la main et, à droite, Ramsès II avec l’Horus de Bouhen qui lui tient la main.
Miam (ultérieurement Aniba) et Bouhen sont des sites de Nubie où se trouvaient des forteresses du Moyen Empire.
Mais c’est de part et d’autre de l’entrée du vestibule, face au sanctuaire, que se trouvent les deux scènes principales.
La scène ci-dessus se trouve à gauche quand on entre dans le vestibule. On y voit Ramsès II offrant de l’encens à quatre divinités assises sur des trônes. Il s’agit de Ptah, Ramsès II divinisé, un dieu coiffé du soleil et Hathor. Tous tiennent la croix ankh qui donne la vie. Les trônes reposent sur une estrade en forme de corbeille à décor orné de croisillons.
Sur cette autre scène, Ramsès II (hors champ) encense quatre divinités et verse une libation. Les divinités assises sur des trônes sont Onouris-Chou, Ramsès II divinisé, Tefnout et selon certains Nekhbet anthropomorphe. Tous tiennent la croix ankh qui donne la vie.
La vignette ci-contre permet de voir que l’estrade sur laquelle trônent les dieux est ornée de croix ankh et de sceptres ouas alternés. On peut y remarquer aussi de quelle façon sont figurées les gouttelettes d’eau de la libation.
En face des scènes précédentes, le vestibule s’ouvre vers le sanctuaire et ses chapelles latérales.
Au fond du sanctuaire se trouve une niche qui accueillait les statues d’Amon, de Ramsès II divinisé et de Rê-Horakhty. Au-dessus de la niche le roi est agenouillé devant la barque du solaire.
Et nous rejoignons maintenant le temple de Dakka.
Le logo représente une des statues de Ramsès II situées sur la façade du grand temple d’Abou Simbel.
[1] Un spéos est un temple rupestre, creusé dans la roche. Lorsque seule la partie la plus sacrée est excavée, on parle d’hémispéos.