Aux Xe et XIe siècles, les châtellenies sont créées. Celle de Lille [1] a pour chef-lieu le château ou Salle de Lille, siège de la cour féodale du comte de Flandre considéré comme seigneur particulier de la ville et du pays qui l’environne.
La châtellenie de Lille, mentionnée en 1039, se subdivisait en cinq quartiers, dont quatre - Mélantois, Carembaut, Pévèle et Ferrain - avaient appartenu aux Ménapiens. Le cinquième - Weppes - semble avoir succédé au pagus Leticus des Atrebates, lequel s’étendait dans la vallée de la Lys.
Le Mélantois, pagus Medenatensis ou quartier du milieu [2], situé entre la Deûle et la Marque, était borné au nord par le Ferrain, au levant par la Pévèle, au midi par le Carembaut, au couchant par le Weppes.
Outre Lille, 29 villages. Seclin en était la capitale.
Phalempin-en-Carembaut, Cysoing-en-Pévèle, Wavrin-en-Weppes et Comine-en-Ferrain étaient les quatre baronnies des seigneurs hauts - justiciers dont les baillis, personnages eux-mêmes considérables et pris dans la noblesse, administraient le pays.
La châtellenie de Lille comprenait encore les quartiers d’Outre-Escaut,
Transcaldina regio, et le Comté comitatus ; ces paroisses d’Outre-Escaut ne sont pas dans le département et le Comté se composait d’enclaves dispersées dans les autres quartiers.
[1] La description ci-dessus est tirée de "Statistique féodale du département du Nord.", M. Th. Leuridan, extrait du bulletin de la commission historique du département du Nord, T. XI.
[2] Le Mélantois est nommé pour la première fois dans la vie de Saint Eloi par Saint Ouen (Spicil. 11, 93), puis dans l’acte de partages des États de Louis le Débonnaire en 835 (Duchesne. Hist. Franc. Script. 11, 327).
[3] Le Carembaut est nommé Caribaut dans le titre de fondation de l’abbaye de Saint-Vaast d’Arras en 673.
[4] La Pévèle apparait également en 673 dans les lettres patentes données à l’abbaye de Saint-Vaast par le roi Thierri (Miroeus, 1, 126).