Proche de Djolfa, le monastère Saint-Étienne est situé dans la montagne et domine un petit affluent de l’Araxe. Il porte le nom d’Étienne, disciple de Jésus, premier diacre et martyr de la chrétienté.
Le monastère est attesté au Xe siècle, mais sa création pourrait être antérieure. Il fut ruiné par les affrontements entre les Seldjoukides et l’Empire byzantin aux XIe et XIIe siècles. Reconstruit au XIIIe siècle, il rayonna aux XIVe et XVe siècles grâce à l’encouragement des Ilkhanides.
D’abord soutenu par le clan des Safavides, il déclina au XVIe siècle lorsque les Ottomans de Sélim Ier envahirent la Perse au début du règne de Shâh Ismaïl puis lorsque Shâh Abbas Ier déporta la popularion arménienne à Ispahan.
Au XVIIe siècle, les Safavides réoccupèrent la région et le monastère fut reconstruit. Il fut restauré grâce au soutien des souverains qadjars à l’issue des guerres russo-perses du début du XiXe siècle.
Une enceinte fortifiée protège l’église et les bâtiments monastiques.
On accède au site depuis le vallon boisé qui apparaît à l’arrière-plan sur la photo précédente. La façade de l’église, invisible, est tournée vers le bois et protégée par le mur d’enceinte. L’église dont on voit le chevet plat est dominée par un haut tambour central coiffé d’une toiture en ombelle à seize pans. À côté de l’église se dresse une tour-clocher à deux étages.
Sur la façade, de nombreuses pierres décorées de katchkars ont été offertes par des donateurs.
Depuis le parvis de l’église, on emprunte un passage couvert qui conduit sous la tour-clocher et on débouche du côté du chevet de l’église.
La photo qui précède montre que le chevet est plat bien que l’abside soit semi-circulaire. À droite et à gauche du chœur se trouvent en effet deux sacristies, salles indépendantes de l’église. Cette structure fait penser à ce qu’on voit dans certaines églises paléochrétiennes de Syrie.
Le mur est orné de divers motifs décoratifs.
Les sculptures qui ornent le tambour représentent, de haut en bas : des khatchkars, des séraphins et, sur les seize faces, les douze apôtres accompagnés de Dieu, la Vierge, Grégoire-l’Illuminateur et saint Jean-Baptiste.
La petite église du village ruiné de Darresham a conservé son tambour et sa coupole mais n’a plus de toiture. Elle est protégée, au même titre que le monastère.
Le logo de cet article représente un khatchkar dont la symbolique se comprend par la christologie de l’église apostolique arménienne : la nature divine du Christ y est mise en avant. On ne saurait donc représenter sa mort. Le khatchkar s’interprète en cohérence avec la christologie : la croix ne symbolise pas la mort du Christ mais sa nature divine. C’est un arbre de vie.