De même que la Salzach qui l’arrose, la ville de Salzbourg, tire son nom du sel sur lequel fut construite sa fortune.
Toute proche de la frontière allemande, la capitale du land de Salzbourg est la quatrième plus grande ville d’Autriche ; elle ne compte cependant que 150 000 habitants.
C’est en 699 que Rupert, apôtre de l’Autriche et aujourd’hui saint patron du land de Salzbourg, reçoit la ville de la part du comte de Bavière ; elle devient en 739 le siège d’un évêché.
À partir du XIe siècle, la cité est une ville-État du Saint-Empire, gouvernée par un prince-archevêque. Elle le restera jusqu’en 1803.
La cathédrale Saint-Rupert et la forteresse de Hohensalzburg témoignent plus spécialement de cette histoire liée aux princes-archevêques.
La vue précédente montre, de la droite vers la gauche
De style baroque, la cathédrale fut édifiée entre 1614 et 1628 par un architecte et sculpteur italien, Santino Solari. La photo précédente montre que la cathédrale est précédée par une petite place bordée d’arcades.
La forteresse de Hohensalzburg fut construite à partir de 1077 sur ordre d’un prince-archevêque. Elle fut progressivement renforcée et agrandie au fil des siècles.
Le Saint-Empire romain s’est formé au Xe siècle à partir de l’ancienne Francie orientale carolingienne. C’était un regroupement politique de terres d’Europe orientale et centrale, dirigé par l’empereur des Romains. Ce dernier se considéra, du Xe siècle jusqu’à la suppression du titre au début du XIXe siècle par Napoléon, comme le continuateur légitime de l’empire d’Occident des Carolingiens, mais également de l’Empire romain.
Le titre de roi des Romains, apparu dès le Xe siècle, était donné au candidat au trône impérial entre son élection lors de la réunion des princes-électeurs à Francfort et son couronnement à Rome. Le candidat élu était en effet couronné tout d’abord à Aix-la-Chapelle, ancienne résidence de Charlemagne, puis couronné comme roi d’Italie à Pavie et enfin sacré et oint comme empereur par le pape.
Dès le Moyen-Âge, les empereurs des Romains commencèrent à conférer des droits souverains aux évêques désignés par eux. Les dignitaires religieux sont ainsi devenus des alliés essentiels de l’empire dans la lutte contre l’influence des grandes dynasties princières.
Les princes ecclésiastiques d’Empire les plus puissants étaient les trois archevêques électeurs de Mayence, Cologne et Trèves. Le premier était le plus important des électeurs : il était en effet le président de l’assemblée électorale à Francfort et le dernier des sept à voter. Sa voix était donc déterminante en cas de partage à égalité des six premiers votes. C’est aussi l’archevêque de Mayence qui procédait au sacre du nouveau roi des Romains.
La Diète de Worms de 1521 recense les trois électeurs ecclésiastiques précédents et institue quatre autres États impériaux au rang de princes-archevêchés : ce sont Magdebourg, Salzbourg, Besançon et Brême. De plus, elle reconnaît au total 46 princes-évêques catholiques.
En sa qualité de seigneur temporel, le prince-évêque recevait le titre de prince du Saint-Empire et dirigeait son territoire. Il pouvait prétendre à siéger et voter à la Diète d’Empire comme les états impériaux.
L’abbaye du Nonnberg fut fondée en 714 par Saint Rupert de Salzbourg et c’est sa nièce, sainte Érentrude, qui en fut la première abbesse. Les bâtiments actuels datent des XVIIe et XVIIIe siècles.