Au musée provincial du Xinjiang à Urumqi, nous visitons tout d’abord les salles consacrées aux fameuses "momies" du Tarim.
Nous nous attardons ensuite dans le département consacré aux vestiges découverts dans divers cimetières de la province, et plus particulièrement près de Turfan, dont celui d’Astana.
Enfin, un autre secteur du musée présente quelques éléments de la vie traditionnelle des populations locales.
Ces "momies" sont en réalité une série de corps naturellement desséchés, de type caucasien datant des IIe et Ier millénaires av. J.-C. Ils ont été découverts depuis les années 1970 dans divers cimetières du bassin du Tarim. Les plus récents datent de 200 av. J.-C. environ.
Les corps ont été particulièrement bien conservés en raison de la sécheresse, de la salinité des sols et sans doute aussi d’inhumations hivernales. Ils correspondent à une culture et à des caractéristiques génétiques qui suggèrent que leur origine se situe dans l’ouest de l’Eurasie. On considère qu’il s’agit d’une des cultures indo-européennes anciennes les plus orientales.
Il est plausible mais pas certain que le peuple des "momies" soit l’ancêtre de la civilisation tokharienne, une culture indo-européenne qui peupla le bassin du Tarim jusqu’au VIIIe siècle de notre ère.
Les tombes ont également fourni des objets en bois préservés par l’aridité des sols.
Nous nous intéressons plus spécialement aux objets qui proviennent du cimetière d’Astana. Ils sont quasiment tous d’époque Tang (618-907).
La province autonome du Xinjiang comporte deux régions bien distinctes, séparées par la chaîne des monts Célestes ou Tianshan :
le bassin du Tarim (1 200 000 km2), au sud du Tianshan, dont la population, traditionnellement sédentaire, occupe les oasis du désert du Taklamakan. Elle est constituée aujourd’hui à 70 % d’Ouïgours turcophones établis depuis le VIIIe siècle.
Traditions nomades de la Dzoungarie
Traditions ouïgoures
Aujourd’hui
La République populaire de Chine cherche depuis de nombreuses années à accroître la population du Xinjiang et plus particulièrment de sa partie septentrionale qui présente un fort potentiel industriel en y favorisant l’installation de populations d’ethnie han. C’est ainsi que 75 % de la population d’Urumqi sont aujourd’hui des Hans.