Une medersa (ou madrasa) est une école de théologie coranique. Les medersas se sont développées à partir du XIe siècle partout où le pouvoir souhaitait diffuser l’orthodoxie sunnite, quelle qu’en soit l’obédience, face à la tradition chiite véhiculée, à cette époque, par les Fatimides d’Égypte.
La medersa Ben Youssef est une construction d’époque saâdienne, édifiée en 1570 sur le site d’une première medersa d’époque mérinide. Elle porte le nom du sultan almoravide Ali ben Youssef, fils du fondateur de la dynastie, Youssef Ibn Tachfin. Son décor de stucs, de bois de cèdre sculpté et de zelliges [1] est somptueux.
La medersa hébergea pendant quatre siècles des étudiants choisis pour leurs capacités et leurs mérites et dont les études en théologie et sciences (astronomie, mathématiques, médecine…) étaient payées par de riches protecteurs.
L’édifice est organisé autour d’une cour centrale. Il comporte
Les décors de la medersa évoquent évidemment les productions hispano-maghrébines des siècles précédents et plus particulièrement ce qu’on peut voir à l’Alcazar de Séville ou à l’Alhambra de Grenade, dans les palais nasrides, antérieurs d’environ un siècle à la medersa Ben Youssef. Par cette réalisation, l’art saâdien s’inscrit dans la tradition andalouse désormais assimilée par les artistes marocains.
[1] Le zellige (de l’arabe "petite pierre polie") est une mosaïque dont les éléments ou tesselles sont des morceaux de carreaux de terre cuite émaillée. Ces morceaux sont découpés un à un à partir de carreaux de céramique et déposés sur un lit de mortier pour former un assemblage géométrique. Le zellige, utilisé principalement pour orner des murs ou des fontaines, est un composant caractéristique de l’architecture marocaine.