Au départ de Goulmima, on descend la vallée du Gheris en direction de son confluent avec le Todgha, puis on rejoint Erfoud, sur l’oued Ziz, avant de se diriger vers le sud, Rissani puis les dunes de l’erg Chebbi à Merzouga.
On se trouve alors, d’Erfoud à Merzouga, dans la vallée historique du Tafilalt qui fait communiquer, à travers le Moyen-Atlas oriental et le Haut-Atlas oriental, le nord du pays (Meknès) avec les routes caravanières vers le Sahel.
Nous nous arrêtons près d’un puits, assez semblable à une reconstitution, nommée oughror, que nous avons vue le matin même au musée des Oasis.
Dans le puits traditionnel, la corde, tirée par un animal, permet à la fois de remonter l’eau dans une outre en peau de chèvre et de déverser son contenu dans un canal ou un bac voisin du puits, en vue de l’irrigation ou pour abreuver les animaux. Le terme oughror désigne plus particulièrement le système de distribution qui assure cette double fonction.
Mais sur notre route, le puits, manifestement toujours utilisé, est simplement équipé d’un seau... en pneu. Il est donc dépourvu d’oughror.
Un khettara (qanat dans le monde iranien) est un ouvrage hydraulique destiné à la captation d’une nappe d’eau souterraine et à l’adduction d’eau vers l’extérieur par une galerie drainante. Il est constitué d’un ensemble de puits verticaux (accès, aération) reliés à la galerie de drainage légèrement en pente qui achemine l’eau vers des citernes ou une exsurgence. Pour les populations de régions arides ou semi-arides, un khettara constitue une source d’eau constante et régulière, quelle que soit la saison : il permet par exemple l’irrigation de cultures agricoles.
Dans le sud-est marocain, les khettaras sont concentrés sur la rive droite du Gheris et au nord-est du Tafilalt où on en dénombrait plus de 300 au début du XXe siècle. Aujourd’hui, le nombre réel de khettaras toujours en service, le rôle exact qu’ils jouent dans l’irrigation ainsi que leur répartition géographique précise à l’intérieur de la plaine sont mal connus.
Petite flore
Constituées d’un sable orangé, les dunes de l’erg Chebbi dominent de 150 mètres les villages proches de Merzouga.