Tinejdad se trouve au cœur de l’oasis de Ferkla, dans la basse vallée du Todgha. À l’entrée de Tinejdad, en venant de Tineghir, le ksar [1] El-Khorbat, bâti en terre crue à la fin du XIXe siècle, a été restauré selon les savoir-faire traditionnels et avec les matériaux d’origine. Il abrite un musée ethnographique berbère, le musée des Oasis.
Le nom du ksar El-Khorbat (un mot arabe qui signifie "les ruines") suggère que ses fondateurs furent des Arabes Beni Maâquil qui s’établirent dans la région vers le XIVe ou le XVe siècle. Une autre partie de la population était alors composée de laboureurs à la peau foncée connus sous le nom d’Ikabliine.
Au début du XIXe siècle, le ksar d’El-Khorbat fut occupé par des Berbères Aït Atta qui en délogèrent les Arabes mais acceptèrent les Ikabliine pour continuer à labourer les champs désormais conquis. Plus tard, ils agrandirent le village en bâtissant de nouveaux remparts.
Vers 1860, une autre tribu berbère, celle des Aït Merghad originaires de la vallée du Dadès, chassa les Aît Atta d’El-Khorbat et construisit à côté un deuxième ksar, nommé ighrem Oujdid, qui devint leur capitale politique. Mais c’est à El-Khorbat que résidait le caïd ou chef de la tribu, agréé par le sultan du Maroc.
Cette prééminence politique du ksar El-Khorbat perdura jusqu’à l’arrivée du protectorat français. Par la suite, les autorités françaises bâtirent un Bureau des affaires indigènes à quelques kilomètres plus à l’est, fondant ainsi la future Tinejdad où fut transférée l’administration de l’oasis.
Dans le ksar, chaque tour de guet, sauf celle de l’entrée, appartient à une famille qui, autrefois, était responsable de la surveillance des alentours et, en cas de conflit armé, de sa défense. Après la pacification des vallées présahariennes, la tour de guet devint un petit salon pour recevoir les visiteurs.
Le musée rassemble des objets liés aux activités dans les villages des vallées subsahariennes.
[1] Un ksar (pluriel ksour et, en berbère, ighrem) est un village fortifié en vue de la protection contre des attaques de tribus nomades.