Un ksar (pluriel ksour) est un village fortifié en vue de la protection contre des attaques de tribus nomades. Construit en pisé, il est le plus souvent situé dans un emplacement remarquable, perché sur un promontoire rocheux ou dressé au-dessus d’une oasis.
Édifié sur le même principe que les kasbahs, le ksar associe des habitations, des réduits de défense et des greniers où des cellules, appelées ghorfas (« chambres », en arabe), servent à entreposer les denrées en prévision de périodes de sécheresse. Il naît de la réunion de plusieurs kasbahs ou de la réunion de maisons disposées le long de ruelles couvertes.
Le mot ksar est emprunté à l’arabe qasr (« château », « village fortifié »), lui-même issu du latin castrum. Il a donné le mot espagnol alcázar. Le terme berbère équivalent est ighrem.
Vers 1920, on dénombrait environ un millier de ksour dans les vallées pré-sahariennes. Aujourd’hui, plus de la moitié ont disparu ou sont ruinés, mais il en reste d’autres totalement ou partiellement habités. Ils constituent un patrimoine historique et artistique d’une grande importance qu’on a seulement commencé à protéger très récemment.
Ce ksar est emblématique des fertiles oasis qui attiraient la convoitise des tribus nomades et guerrières. Parmi elles, la tribu redoutée des Aït Atta, venue des contrées sahariennes et établie depuis des siècles tout le long du jbel Saghro. Cette grande tribu nomade et conquérante menait jusqu’aux cimes du Haut-Atlas des razzias dévastatrices, s’emparant des récoltes et des biens. Dans cette région éloignée du pouvoir central, les Aït Atta avaient acquis une puissance considérable qui dura jusqu’au protectorat français.
Les ksour de l’oasis du Gheris furent bâtis en conséquence. Celui de Goulmima est ainsi cerné d’épaisses murailles en terre et pisé. On y accède par une seule porte d’entrée surmontée de deux hautes tours de garde.
Le ksar, encore habité et en cours de restauration, comporte, outre les habitations traditionnelles, quelques maisons modernisées.