Convertis à l’hindouisme au XIIe siècle, les souverains Hoysala firent ériger une série de temples en étoile, permettant de multiplier de manière extraordinaire le nombre de dieux et déesses sculptés sur les murs. Parmi ces temples Hoysala figurent Somnathpur, Halebid et Belur.
Le temple d’Halebid est un édifice double ou dvikuta, construit au XIIe siècle par Vishnuvardhana, souverain de la dynastie Hoysala, dans la première capitale de l’empire Hoysala. Il est célèbre pour la finesse de ses sculptures.
Une stèle retrouvée à proximité du temple mentionne la donation, en 1121, de terrains pour l’entretenir. Son édification dura près de 80 ans et se termina sous le règne de Narasimha (1142-1173) comme l’indique une autre inscription. La construction reste cependant incomplète et dépourvue des superstructures habituelles ou vimanas.
L’édifice porte les noms de Hoysaleswara (le roi) et de Shantaleswara (son épouse). Il est de fait dédié à Shiva (au sud) et Parvati (au nord).
L’ensemble est décoré de sculptures de dieux et de déesses et de scènes mythologiques tirées du Mahābhārata.
Construits dans un schiste chlorititque tendre ou stéatite, les deux temples ont des plans comparables, en forme de croix, chaque sanctuaire étant précédé d’un hall ou mandapa ouvert à l’est et gardé par un taureau Nandi lui-même abrité par un édifice sous colonnes. Les temples et les édifices abritant les Nandi reposent sur une plateforme commune, surélevée et étoilée ou adisthana. Elle est représentée sur le plan ci-dessous.
Les deux édifices sont reliés par un long corridor nord-sud qui traverse les deux mandapas et débouche à la fois vers le nord et vers le sud. Les quatre accès (nord, sud et les deux accès est) et les édifices abritant les Nandi sont desservis par des volées de marches. Chaque volée est flanquée d’une paire de mini-temples.
On aboutit aux accès sud et nord par deux allées monumentales très longues (non représentées sur le plan) :
À la base des temples, sur la plinthe ou jagati court une superposition de frises représentant des éléphants, des lions crochus ou yalis, des oies sauvages ou hamsas, des rinceaux végétaux, des animaux fantastiques ou makharas, des scènes de guerre inspirées par les épopées (Mahabaratha, Ramayana...) et des représentations de musiciens, de danseurs et de danseuses.
Le barattage de la mer de lait est le mythe cosmologique de l’hindouisme. Au début des temps, les dieux et les démons qui étaient alors tous mortels, étaient en lutte pour la maîtrise du monde. Les dieux, affaiblis et vaincus, demandèrent l’assistance de Vishnu qui leur proposa d’unir leurs forces à celles des démons dans le but d’extraire le nectar d’immortalité de la mer de lait.
Pour ce faire, ils devaient jeter des herbes magiques dans la mer, renverser le mont Mandara de façon à poser son sommet sur Kurma, avatar de Vishnu sous l’aspect d’une tortue, et utiliser le serpent Vasuki, le roi des Naga, pour mettre la montagne en rotation en tirant alternativement.
Après mille ans d’effort, le barattage produisit un certain nombre d’êtres merveilleux et d’objets extraordinaires :
- la vache Kamadhenu, qui donne tout ce qu’on lui demande
- l’arbre Kalpavriksha qui dure éternellement et sous l’ombre duquel le ministre des dieux, Indra, se plaît beaucoup
- un cheval blanc, Uchchaihshravas, monture du dieu Surya, qui va où il veut selon sa pensée
- un oiseau semblable à une oie, qui sert de voiture à Brahma,
- une antilope, monture de Chandra
- un éléphant blanc, Airavata, monture d’Indra
- trois arcs à l’usage de Vishnu, Shiva et Brahma
- une autre arme, le vajra, à l’usage d’Indra
- une conque, dans laquelle Vishnu souffle pour assembler les dieux
- une autre arme ronde, le chakra, à l’usage de Vishnu
- quatre filles, l’une nommée Sarasvati, femme de Brahma et reine des sciences, la deuxième, Lakshmi, femme de Vishnu et déesse des richesses, la troisième, Ahalya, femme du pénitent Gautama, la quatrième, Mudevi, déesse de la pauvreté, qui ne se maria point, chacun la fuyant
- un bœuf blanc, Nandi, monture de Shiva,
- un char, voiture des dieux, qui vole à une vitesse incomparable, suivant leur désir
- trois armes, shula, gada et pasa, à l’usage de Shiva
- un homme enfin, Dhanvantari, médecin des dieux, dont le pot d’ambroisie, au goût exquis, fortifie ceux qui en boivent et donne l’immortalité. Aussitôt qu’ils le virent, les démons se précipitèrent sur lui et s’emparèrent de la coupe avant que les dieux ne puissent intervenir. Vishnu prit alors la forme de Mohini, la femme la plus belle au monde, et tandis que les démons étaient subjugués, il s’empara de la coupe et la remit aux dieux. Rendus maintenant immortels, les dieux précipitèrent les démons aux enfers.