Madrid fut très anciennement peuplée, mais se développa tardivement. Elle souffrit longtemps de la splendeur de sa voisine Tolède, capitale des Wisigoths, siège d’un diocèse depuis l’époque wisigothe, puis de l’archevêché du puissant primat des Espagnes. C’est seulement au XVIe siècle que Madrid commença à se couvrir d’édifices prestigieux, lorsque Philippe II eut décidé d’en faire sa capitale, au centre de la péninsule.
Tout d’abord place du marché au début du XVIe siècle, la Plaza Mayor fut aménagée et reconstruite plusieurs fois d’abord sous Philippe II, par Juan de Herrera, puis sous Philippe III par Juan Gómez de Mora puis encore aux XVIIe et XVIIIe siècles suite à divers incendies qui la ravagèrent. Son état actuel date des travaux organisés entre 1790 et 1854.
Une statue équestre de Philippe III, réalisée par Jean de Bologne et achevée après sa mort par le Florentin Pietro Tacca, est installée au centre. La Casa de la Panadería, reconnaissable à ses fresques, fut édifiée à la fin du XVIe siècle sur ordre de Philippe II : c’était le siège de la corporation des boulangers.
La Plaza Mayor fut un des centres les plus actifs de Madrid au XVIIe siècle. Des spectacles de tous genres s’y tenaient : corridas, jugements de l’Inquisition, fêtes et cérémonies auxquels on assistait depuis les fenêtres et balcons. La place est accessible par six portes.
Sur cette place se trouvent
Une statue (1891) orne la place : il s’agit de Álvaro de Bazán y Guzman, amiral et général, héros de la bataille de Lépante qui servit Charles Quint puis Philippe II.
Sur cette petite place, la statue du poète et dramaturge Lope de Vega se trouve devant le monastère royal de l’Incarnation fondé en 1611 par Philippe III et Marguerite d’Autriche.
Cette impressionnante église baroque abrite les tombeaux de San Isidro (Isidore le laboureur [1]), patron de la ville de Madrid, et de son épouse Santa Maria Cabeza. Il s’agissait à l’origine de l’église de la Compañía de Jesús : construite entre 1622 et 1664, elle s’inspire directement de l’église du Gesú de Rome. L’édifice fut retouché au XVIIIe siècle.
Le Palais royal ou Palais d’Orient fut construit entre 1735 et 1755 sur ordre de Philippe V et habité par Charles III en 1764. Il remplaça l’ancien Alcazar royal détruit en 1734 par un incendie.
La place d’Orient se trouve à proximité du Palais royal et compte de nombreuses statues qui font référence à l’histoire de l’Espagne. Imaginée sous l’occupation napoléonienne, elle ne fut construite qu’en 1844. En son centre se trouve la statue équestre de Philippe IV, œuvre de bronze signée par Pietro Tacca, élève de Jean de Bologne.
La basilique fut construite en 1739 sur les ruines d’une église médiévale. Elle se distingue par sa façade convexe flanquée de deux tours et d’un fronton, de style baroque italien.
Construite au XVIIIe siècle, elle est dédiée à Saint Antoine de Padoue et possède une coupole peinte par Goya. Elle renferme le tombeau du peintre.
La construction de la Puerta de Alcala fut décidée par Charles III, après son entrée dans la ville en 1759. La porte fut inaugurée en 1778.
Au centre de la Plaza de Cibeles se trouve la fontaine du même nom, édifiée entre 1777 et 1782.
La cathédrale Santa Maria la Real de la Almudena est édifiée à l’emplacement de ce qui fut la grande mosquée, avant qu’une église ne la remplace dès 1083. En 1885, une décision du Vatican fit de Madrid le siège d’un diocèse. Il fallut alors que la capitale se dote d’une cathédrale. Des travaux très longs aboutirent à la consécration de l’édifice en 1983. Le style mêle les canons néo-gothique, néo-byzantin et baroque.
Le musée du Prado, Museo Nacional del Prado est l’une des plus grandes et importantes pinacothèques du monde. Il fut inauguré en 1819.
Le monument aux Héros du deux mai ou Monumento a los Héroes del Dos de Mayo se trouve le long du Paseo del Prado. Une des faces du monument abrite un sarcophage qui renferme les cendres des Madrilènes fusillés à cet endroit, le 3 mai 1808, sur ordre du général Murat, après le soulèvement du 2 mai. Des statues allégoriques représentent la Constance, le Courage, la Vertu et le Patriotisme. Au-dessus s’élève un obélisque de pierre de 46 mètres de haut. Le monument fut inauguré en 1840, mais le 22 novembre 1985, le roi Juan Carlos Ier l’inaugura à nouveau : il devenait un monument à la mémoire de tous ceux qui tombèrent pour l’Espagne, Monumento a los Caídos por España. Une flamme éternelle perpétue leur souvenir.
Le Palacio del Buen Retiro, ou Palais de la bonne retraite, était un ensemble architectural de grandes dimensions construit au XVIIe siècle sur ordre de Philippe IV d’Espagne comme résidence et lieu de détente (d’où son nom). Dégradé par les guerres napoléoniennes puis démoli, il n’est connu que par quelques vestiges, ses jardins et quelques constructions récentes :
D’imposants immeubles du XXe siècle bordent l’avenue. Le Palais des Communications fut édifié en style néogothique entre 1907 et 1909 sur la Plaza de Cibeles. Rebaptisé Palais de Cibèle, il héberge aujourd’hui la mairie de Madrid.
C’est l’une des grandes places du centre de Madrid. Elle est surtout connue pour son monument dédié à l’écrivain castillan Miguel de Cervantes et pour les gratte-ciels qui la bordent : l’Edificio España et la Torre de Madrid. Construites dans les années 1950, ces deux tours révèlent un certain goût pour le gigantisme nord-américain en vogue sous la dictature franquiste.
Œuvre de l’architecte Salvador Pérez Arroyo, cette tour supporte les antennes de radio et communication de Madrid. Haute de 110 mètres, elle fut érigée en 1992 lorsque Madrid fut capitale européenne de la culture.
L’Arc de la Victoire, encore appelé Porte de Moncloa, est un arc de triomphe construit après la guerre civile espagnole par ordre de Francisco Franco en commémoration de sa victoire.
Le temple d’Amon ou de Debod est un des temples de Nubie sauvés des eaux lors de l’édification du barrage d’Assouan. Il fut offert à l’Espagne par Nasser et reconstruit dans le Parque del Oeste.
Vous pouvez aussi
En logo, situé sur la Plaza de la Puerta del Sol, El Orso y el Madrono (l’ours et l’arbousier) sont le symbole utilisé par la ville de Madrid.
[1] Isidore le laboureur (1080-1130), à ne pas confondre avec Isidore de Séville (vers 560-636), docteur de l’église dont les restes sont à la basilique San Isidoro de León)