Édifiée au confluent de l’Euphrate et de son affluent le Balikh, Raqqa est installée sur un site séleucide occupé ensuite par les Romains et les Byzantins.
Son développement date de la haute période abbasside. Par la construction de cette ville, les califes abbassides de Bagdad s’assuraient un accès facile à Damas et concrétisaient leur victoire sur les Omeyyades de Damas et leur suprématie sur l’empire islamique.
En 772, le calife abbasside Al-Mansur ordonne la construction d’une nouvelle ville, Rafiqa, sur le modèle de Bagdad et voisine de l’antique Raqqa. En 796, le puissant calife Harun al Rachid décide d’y transférer sa capitale. Il entreprend de grands travaux qui dotent la ville de palais, demeures et mosquées. Il en reste peu de choses car, en 1258, Raqqa et Rafiqa sont dévastées par les Mongols en même temps que Bagdad.
Les monuments qui subsistent se mêlent à la ville moderne. Dans l’un des angles des remparts, au sud-est, se trouvent les restes de la porte de Bagdad.
Un autre monument intéressant est la résidence du Qasr al-Banat ou Palais des filles : il constitue, en dehors de l’Iran, l’un des rares exemples de cour à quatre iwans datant de la fin du VIIIe siècle.