Le château de Masyaf est lié aux Ismaéliens et au souvenir terrible que laissèrent certains de leurs partisans à l’époque médiévale.
Les Ismaéliens constituent une branche chiite qui reconnaît la lignée des successeurs d’Ali jusqu’au septième Imam, Ismaiïl. Les Ismaéliens œuvrèrent à diffuser leur croyance, soutenus par les califes fatimides du Caire (909-1171) qui la partagaient.
En 1090, leur chef Hassan ibn Sabbah se rendit maître d’Alamut, une place forte inexpugnable située en Iran dans les montagnes de l’Elbourz, au sud de la mer Caspienne. Il dirigeait une secte d’initiés depuis sa retraite. Ces impitoyables combattants agissaient par l’épouvante, peut-être sous l’emprise du haschisch, d’où leur nom de Hashishin que les Francs traduisirent en Assassins.
Leurs ennemis étaient à la fois
Leur action politique s’arrêta au XIIIe siècle avec l’invasion des Mongols et l’assassinat de leur chef d’alors. L’un de ses fils en réchappa et des communautés ismaéliennes subsistent aujourd’hui. Elles reconnaissent l’Aga Khan comme chef spirituel.
L’histoire d’Hassan ibn Sabbah et de ses disciples est évoquée d’une manière envoûtante dans un roman historique de l’écrivain slovène Vladimir Bartol précisément intitulé Alamut.
Ce roman, écrit en 1938, est fondé sur des faits dont certains sont historiques et d’autres moins avérés. Il souligne l’emprise intellectuelle et psychologique du chef sur ses disciples.
Au moment de sa publication, il dénonçait indirectement le régime totalitaire mis en place par Staline depuis quatorze ans et celui de Hitler qui était au pouvoir depuis cinq ans.
Il revêt aujourd’hui une autre forme d’actualité, absolument saisissante.
Le château de Masyaf fut la plus importante citadelle des Assassins en Syrie. Il est très ruiné mais sa restauration a démarré grâce à une fondation de l’Aga Khan.