Le site de Madeleine et Pascal
Accueil > Photos de voyages > Par pays > Europe > France > Dijon > Le musée archéologique

Le musée archéologique

19 décembre 2021, par Madeleine, Pascal

Le musée archéologique de Dijon occupe une aile des anciens bâtiments conventuels de l’abbaye bénédictine Saint-Bénigne.

(La cathédrale Saint-Bénigne)
La cathédrale Saint-Bénigne

Un établissement religieux est attesté, dès le VIe siècle, sur un lieu de culte lié au tombeau d’un martyr du IIe siècle du nom de Bénigne.

Une communauté de moines s’y installe et, autour de l’an mil, la règle bénédictine y est instaurée. Une église abbatiale romane est édifiée, achevée en 1016, date où les moines sont au nombre de 80. Les bâtiments conventuels sont construits dans les années 1030-1040, autour d’un cloître situé au nord de l’église, et non au sud comme il est d’usage.

L’église actuelle, gothique, vient remplacer, au XIVe siècle, l’église romane effondrée.

(L’abbaye Saint-Bénigne avant la Révolution)
L’abbaye Saint-Bénigne avant la Révolution

La maquette ci-contre donne une idée de l’extension des bâtiments conventuels avant la Révolution.

Une grande partie de ces bâtiments disparaît à la Révolution. Seul subsiste aujourd’hui celui qui longeait l’aile orientale du cloître. C’est un édifice à trois niveaux :

  • la salle capitulaire et le scriptorium romans, du XIe siècle, aujourd’hui à demi enterrés,
  • le dortoir des moines, voûté d’ogives, du XIIIe siècle,
  • des salles du XVIIe siècle, à l’étage supérieur.

Les travaux et réaménagements effectuées au cours du XVIIe siècle donnent aujourd’hui à ce bâtiment une apparence extérieure de style classique.

C’est là que se situe le musée archéologique, au fond d’un square dont une partie matérialise aujourd’hui l’ancien cloître.

Le musée archéologique, dans le square des bénédictins

Après avoir été longtemps une abbatiale, l’église devient cathédrale du diocèse de Dijon après la Révolution. Sa flèche est une construction du XIXe siècle.

De la préhistoire à l’époque mérovingienne

L’étage supérieur accueille les collections depuis l’époque préhistorique jusqu’à l’époque mérovingienne, à l’exclusion des éléments lapidaires. Les vestiges les plus spectaculaires correspondent à l’Âge du bronze.

La maquette du châtelet d’Étaules

Le châtelet d’Étaules

Le site d’Étaules est un éperon barré : ce terme désigne en archéologie un type d’habitat fortifié constitué d’une avancée d’un relief (un éperon, constituant une protection naturelle), complété par une structure fortifiée (mur de pierres sèches, palissade, fossé, rempart…) afin d’y établir une occupation humaine défendue sur deux flancs.

Le châtelet d’Étaules fut occupé dès le Néolithique, au cours des Ve et IVe millénaires av. J.-C. Son occupation se poursuivit pendant l’Âge du bronze et les deux Âges du fer.

Le dépôt de Blanot

Dans la vitrine centrale, le dépôt de Blanot

Le dépôt de Blanot est un trésor de l’Âge du bronze découvert fortuitement en 1980 dans une commune du département de la Côte d’Or. Il s’agit d’éléments de parure en bronze et or et de vaisselle en bronze qui étaient simplement déposés dans un trou peu profond creusé jusqu’à la roche. L’enfouissement est daté de la fin de l’Âge du bronze, vers 1000-900 av. J.-C..

  • Ceinture articulée à trois rangs de maillons (...)
  • Paire de jambières
  • Deux des onze petites flasques à panse (...)
  • Des appliques à bélière qui étaient cousues sur (...)
  • Collier à perles tubulaires en or montées sur (...)

Le bracelet d’or de la Rochepot

Le bracelot d’or de La Rochepot a été découvert en 1970 par un engin mécanique. On ignore s’il appartient à un mobilier funéraire ou s’il s’agit d’un dépôt. Pesant 1,286 kg, il résulte de l’assemblage de plusieurs pièces :

  • un jonc central de 15 mm de diamètre et deux joncs latéraux de 10 mm de diamètre constituent le corps du bracelet ;
  • deux tiges torsadées occupent la dépression comprise entre les joncs ;
  • les éléments précédents sont bloqués par un manchon coulé, qu’on ne peut que deviner sur la photo ;
  • un anneau rubané de 16 mm de large enserre l’ensemble.

Le bracelet d’or de La Rochepot

Une ciste de la fin de l’Âge du fer trouvée à Alésia

(Ciste à cordons d’Alésia)
Ciste à cordons d’Alésia

Une ciste est un récipient cylindrique à trois pieds.

À l’origine, il s’agit d’une corbeille d’osier destinée aux usages de la campagne et spécialement à la conservation des légumes et des fruits.

Par extension, on désigne sous ce nom toutes sortes de vases qui servaient à conserver de l’argent, des rouleaux de manuscrits, des bijoux et autres objets précieux.

En contexte funéraire, les cistes à cordons obtenues par martelage et rivetage sont connues depuis le début de l’Âge du bronze.

La ciste à cordons ci-contre, trouvée à Alésia, est datée de la fin de l’Âge du fer (La Tène).

Époque gallo-romaine

  • Divinité masculine au torque - Mont Auxois
    Calcaire
  • Dieu aux oiseaux
    Calcaire
  • Déesse Epona, montée en amazone sur un (...)
    Calcaire
  • Masque votif en bronze - Dijon
    Inscription : "Au dieu Videtillus, Gellbellus (...)

  • Antéfixe
    Terre cuite
  • Verre soufflé avec applications vermiculaires
  • Fragment de colonnette à décor de feuilles de (...)
    Marbre blanc

Époque mérovingienne

Orfèvrerie mérovingienne

Période médiévale

La salle gothique du niveau intermédiaire qui constituait le dortoir des moines au XIIIe siècle accueille la statuaire médiévale, constituée, pour une part, de vestiges de l’abbaye Saint-Bénigne et d’autres édifices religieux du département.


  • Chapiteau représentant un orant - Début du XIIe (...)
    Église Saint-Gilles de Saint-Seine-l’Abbaye
  • Chapiteau de pilastre représentant le prophète (...)
    Moustiers-Saint-Jean - Abbaye Saint-Jean-de-Réome
  • Tympan représentant le Christ en majesté - (...)
    Dijon - Porte du cloître (?) de l’abbaye (...)

  • Tympan représentant la Cène - Troisième quart (...)
    Dijon - Réfectoire de l’abbaye Saint-Bénigne
  • Sommier d’arcature orné d’une figure fantastique (...)
    Dijon - Église Notre-Dame
  • Nativité - Troisième quart du XVe siècle
    Calcaire - Dijon - Monastère indéterminé
  • Bâton canonial - Fin du XVe siècle - Cuivre (...)
    Cette sculpture de cuivre doré en ronde-bosse (...)

Collections lapidaires d’époque gallo-romaine

Les collections lapidaires sont installées au niveau inférieur, édifié entre 1031 et 1052. Il est aujourd’hui à demi-enterré par suite de l’accumulation des matériaux au fil des siècles.

Le scriptorium

(Plan du niveau inférieur)
Plan du niveau inférieur

Son plan, ci-contre, définit deux espaces :

  • l’ancienne salle capitulaire, à droite sur le plan, dotée de trois nefs et trois travées fut ultérieurement divisée en espaces plus petits ;
  • le scriptorium, à gauche sur le plan, est un espace roman exceptionnel de 35 mètres de long et 13 mètres de large. Il se compose de trois nefs couvertes de voûtes d’arêtes rythmées par des piliers maçonnés cylindriques ou quadrangulaires. Le long du mur occidental, des ouvertures aujourd’hui comblées par les remblais extérieurs permettaient au Moyen âge d’éclairer la salle et de gagner la galerie du cloître. Cette salle était très vraisemblablement chauffée et pouvait constituer le scriptorium, salle de travail des moines où œuvraient les copistes : on connaît en particulier les noms de douze d’entre eux qui travaillèrent comme calligraphes à l’abbaye Saint-Bénigne entre le Xe et le XIIIe siècle.

La plus grande partie des objets présentés dans le scriptorium sont des monuments funéraires gallo-romains.

  • Éléments de monuments funéraires devant une (...)
  • Une série de stèles devant une ouverture (...)
  • Fragment de monument funéraire : hommes (...)
    Calcaire - IIe ou IIIe siècle - Dijon - (...)
  • Pilier votif composé de deux dés superposés sur (...)
    Calcaire - Ier siècle - Mavilly (Côte d’Or)
  • Fragment de monument funéraire : Boutiques (...)
    Calcaire - IIe-IIIe siècle - Til-Châtel (Côte (...)
  • Stèle funéraire dite "du scribe" : le personnage
    Calcaire - IIe-IIIe siècles - Dijon - Murs du (...)
  • Éléments de monument funéraire
    Représentation d’un couple
  • Éléments de monument funéraire
    Représentation d’un couple
  • Éléments de monument funéraire
    Représentation d’un couple
  • Élément de monument funéraire
    Représentation d’un couple : l’homme tient une (...)

L’espace de la salle capitulaire est plus particulièrelent dédié aux sanctuaires des sources de la Seine.

Barque votive en alliage cuivreux - Blessey - Ier siècle

Cette barque votive a été découverte en 1763 à deux kilomètres des sources de la Seine, lors du creusement du lavoir de la commune. Sur le pont, à tribord arrière, subsiste un personnage nu et chauve dont le dos est marqué d’incisions (un esclave ? ). Le pont est percé de trous où étaient installés d’autres rameurs.

  • Représentation dite "mains en étrier"
    Ces sculptures stylisées ne sont à ce jour (...)
  • Stèle offerte par les riverains de la Seine à (...)
    Le triangle sommital porte une inscription en (...)
  • Éléments votifs en bois d’un sanctuaire à (...)
    Personnages longilignes, bras, têtes, jambes…


Article mis à jour le jeudi 23 décembre 2021