Le puits de Moïse, chef d’œuvre de Claus Sluter
Les premiers ducs de Bourgogne (les ducs capétiens) étaient inhumés à Cîteaux. Leur dynastie s’éteignit en 1361. En 1364, Philippe le Hardi, quatrième fils du roi de France Jean le Bon, reçut la Bourgogne en apanage.
Il désira alors pour lui-même et sa dynastie (les ducs capétiens Valois, à savoir successivement Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire) une nécropole quasi royale. À cet effet, il fonda aux portes de Dijon la chartreuse de la Sainte-Trinité de Champmol. La première pierre de l’église fut posée en 1383. Par cette fondation, Philippe le Hardi indiquait que la capitale de ses États était Dijon et non plus Lille.
Utilisant les meilleurs artistes de l’époque, Philippe le Hardi fit de la chapelle funéraire un véritable reliquaire d’art. Les bâtiments de la chartreuse furent presque tous démolis à la Révolution et un hôpital psychiatrique s’installa sur les lieux au cours du XIXe siècle.
De la chartreuse subsistent
La sculpture connue sous le nom de puits de Moïse est en réalité le socle d’un calvaire monumental polychromé exécuté de 1395 à 1406 pour orner le bassin du grand cloître de la chartreuse.
La partie supérieure est visible sur le dessin, ci-contre à droite, qui est présenté au musée archéologique. Elle fut détruite au cours du XVIIIe siècle.
Six grandes statues de prophètes (Moïse, David, Jérémie, Zacharie, Isaïe et Daniel) réalisées par Claus Sluter s’adossent au socle hexagonal. Ce sont des portraits d’un réalisme saisissant.
Les angelots qui les surmontent ont été réalisés par Claus de Werve, neveu de Claus Sluter.
La polychromie dont subsistent quelques vestiges fut réalisée par Jean Malouel, peintre officiel du duc à partir de 1397.
Lors de notre visite, il n’était pas possible de pénétrer dans l’édifice.