Le site de Madeleine et Pascal

Le palais de la Venaria

Une résidence pour la chasse et les plaisirs
18 novembre 2021, par Madeleine, Pascal

Le programme de création d’une capitale imaginé par Emmanuel-Philibert ne se limita pas à la ville de Turin. Le duc décida également la construction, dans la campagne des environs, d’un ensemble de résidences de plaisirs dédiées, en particulier, à la chasse.

Parmi ces palais, la Venaria n’est à l’origine qu’un pavillon de chasse. Mais en 1659 Charles-Emmanuel II demande à l’architecte Amedeo di Castellamonte de le transformer en palais, achevé en 1679.

Michelangelo Garove (1648-1713) y travaille également par la suite, à la demande de Victor-Amédée II, créant au début du XVIIIe siècle une nouvelle aile destinée à transformer la résidence de chasse en un véritable palais royal.

Le palais fut enfin complété par l’architecte Philippo Juvarra qui réalisae les écuries, l’orangerie et la chapelle Saint-Hubert.

La reggia di Venaria fut très utilisée jusqu’en 1741 et très peu par la suite.

La vue ci-contre (cliquable pour une meilleure lisibilité) donne une idée de l’ampleur de la résidence et de ses jardins.

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Les numéros sur fond de losange bleu marine permettent d’identifier :

  1. La tour de l’Horloge
  2. Le premier pavillon de chasse
  3. La salle de Diane
  4. La salle des Arts
  5. La Grande galerie
  6. La tour du Belvédère
  7. La chapelle Saint-Hubert
  8. Les constructions de Juvarra incluant l’écurie royale, l’orangerie et la salle des pages
  9. Une autre écurie
  10. La cour des carosses

La photo qui suit est prise sur la piazza della Repubblica, à l’entrée du château. On y voit, à l’extrême-droite, en blanc, l’ancien pavillon d’Emmanuel-Philibert et, à gauche, dans l’obscurité, l’aile du palais de Michelangelo Garove : la Grande galerie s’étend entre les deux pavillons massifs qui marquent les extrémités de cette partie.

La tour de l’Horloge, au centre de la galerie qui ferme la cour d’honneur du château
Dans la cour d’honneur : vue vers la tour de l’Horloge et l’aile de Michelangelo Garove

Les salles du XVIIe siècle dans l’aile d’Amedeo da Castellamonte

Dans la cour d’honneur : vue vers l’aile d’Amedeo de Castellamonte et l’accès à la salle des Arts et à la salle de Diane

Cette partie date du XVIIe siècle, époque où le palais est principalement une résidence de chasse. Les décors des plafonds évoquent la chasse et les salles sont aujourd’hui meublées avec des éléments datant de cette époque, issus de diverses collections publiques ou privées.

La salle des Arts

Cette imposante salle d’apparat possède une hauteur égale à celle de deux étages du palais.

La salle de Diane

La salle de Diane

La décoration de cette salle célèbre le mythe de la déesse de la chasse, en particulier avec les scènes de la frise situées sous le plafond, les deux tapisseries flamandes sur le thème de la chasse et les bustes de marbre de Charles-Emmanuel II en Adonis ou Apollon et Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours en Vénus ou Diane.

  • Détail de la frise
  • Charles-Emmanuel II en Adonis ou Apollon - (...)
  • Marie Jeanne Baptiste en Vénus ou Diane - (...)
  • Diane à cheval - Manufacture de Bruxelles - (...)

La salle d’Iphigénie

Cette salle est la plus vaste des appartements du XVIIe siècle. Elle tire son nom de la frise qui orne la partie supérieure des murs. Son décor est constitué de tapisseries flamandes de la manufacture de Bruxelles ornées de scènes de chasse. Les chaises, d’un ébéniste piémontais, sont datées de 1650-1675.

La salle d’Iphigénie

La chambre de la Duchesse

Cette chambre comporte une alcôve, isolée du reste de la pièce par un rideau suspendu à une poutre centrale.

  • Chasse au léopard - Manufacture de Bruxelles - (...)
    Devant la tapisserie, une table d’un sculpteur (...)
  • L’alcôve : le lit est une restitution moderne, (...)
  • Bureau Mazarin au monogramme de Marie Jeanne (...)
  • Chasse au loup - Manufacture de Bruxelles - (...)
    Devant la tapisserie : une paire de chaises (...)

La salle des Cerfs

Cette salle, toujours dédiée à la chasse, tire son nom du décor de ses plafonds.

Elle ouvre sur une terrasse dominant les jardins et les espaces de chasse dirigés vers l’ouest.

La terrasse

Les appartements royaux du XVIIIe siècle dans l’aile de Michelangelo Garove

L’antichambre des valets de pied

Cette salle fait la transition entre la résidence de chasse du XVIIe siècle et le palais royal du XVIIIe. On y célèbre le statut royal acquis par la Maison de Savoie après la victoire de Turin de 1706 et des traités d’Utrecht de 1713.

  • Les stucs et le plafond sont datés de 1720-1730
    Le lustre en verre de Murano, daté de 1790-1800
  • Des stucs de style rocaille : on a changé de (...)
  • Dans l’angle, un atlante sous un trophée
  • Dans cet angle, un atlante supporte un trophée (...)

La salle de parade de la Reine

Salle d’audience de la Reine, cet espace est le premier d’une série de salles d’apparat qui se situent en enfilade, le long de la terrasse orientée au sud, dans l’alignement de la Grande galerie. Un inventaire de 1711 indique que la pièce était ornée d’une quarantaine de portraits de rois et empereurs.

  • Portrait de Victor-Amédée II en 1728 par le (...)
  • Buste de Philippe II d’Espagne en marbre blanc (...)
  • Portrait de Frédéric Barberousse parmi une (...)
    Auteur anonyme
  • Victor-Amédée II jeune, à cheval, avec des (...)

La salle de parade du Roi

  • Double portrait équestre, en armes, du duc (...)
    En-dessous, une console fabriquée en Émilie - (...)
  • Détail d’un manteau de cheminée en bois sculpté (...)
    Cette bataille se place dans le cadre de la (...)

Le salon de réception de la Reine

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Cette salle était dédiée aux divertissements de la Reine et de ses proches.

La photo ci-contre (cliquable) montre un miroir d’un ébéniste piémontais (1750-60) au-dessus d’une console en marbre dont les pieds sont ornés d’allégories des quatre parties du monde.

La console est entourée d’une paire de tabourets appartenant à une série de huit (1740-50).

Dans le reflet donné par le miroir, on aperçoit une paire de fauteuils (vers 1740) et une des fenêtres de ce salon qui bénéficie d’une très belle vue sur le parc orienté au sud.

  • Console avec allégories des quatre parties du (...)
  • Console avec allégories des quatre parties du (...)
  • Table murale- Pietro Piffetti -1725-1750
  • Table murale - Pietro Piffetti -1725-1750
  • Guéridon avec jeu du labyrinthe (vers 1750) (...)

La chambre de la Reine

(La chambre de la Reine)
La chambre de la Reine

Cette pièce fut la chambre des reines Anne-Marie d’Orléans, épouse de Victor-Amédée II, et Élisabeth-Thérèse de Lorraine, troisième épouse de Charles-Emmanuel III.

Cette dernière y mourut prématurément à 29 ans en 1741 en mettant au monde son troisième enfant et ce drame conduisit à l’abandon relatif du palais après cette date.

La chambre est ornée d’une paire de fauteuils (1750-1760), d’un miroir et d’une paire de tabourets de la même époque, tous réalisés par des ébénistes piémontais.

La cheminée de style Louis XV est d’origine française, mais datée de 1850-1880.
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Le cabinet de toilette du Roi

  • Portrait de Charles-Emmanuel III par Giuseppe (...)
    Les stucs du plafond sont datés de 1703-1708
  • Portrait du peintre suédois Martin van Meytens (...)
    Sous le tableau, un bureau Mazarin de Pietro (...)
  • Détail du bureau précédent

La chambre du Roi

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Cette pièce ouvre sur le Grand parterre et, contrairement à sa fonction d’origine, elle fut utilisée par Victor-Amédée II puis par Charles-Emmanuel III pour leurs audiences privées.

Au mur, une toile représentant une allégorie des vertus de la Savoie par un peintre piémontais : elle est datée de 1730-1740.

La table murale à dessus de marbre incrusté et à pieds en bois et bronze doré est l’œuvre, datée de 1690-1710, d’un ébéniste et d’un sculpteur piémontais. Elle renvoie à une table analogue qui fut particuièrement admirée par l’astronome de Lalande en 1765 puis par d’autres visiteurs de la Reggia à la fin du XVIIIe siècle.

La table est entourée d’une paire de fauteuils en bois sculpté et doré datée de 1700-1720 et d’une paire de miroirs à encadrement en bois sculpté et doré datée de 1740-1770.

  • Table à dessus de marbre incrusté - Sculpteur (...)
  • Miroir à encadrement en bois sculpté et doré, (...)

La Grande galerie

Les stucs de la galerie sont l’œuvre de Filippo Juvarra.

Lors de notre visite, la galerie était meublée d’une installation contemporaine : un manège animé embarquant des oiseaux, eux-mêmes animés.

Les constructions de Philippo Juvarra

Les écuries et l’orangerie

À gauche, le bâtiment de l’orangerie et des écuries

Les écuries et l’orangerie constituent un bâtiment unique commandé à l’architecte Philippo Juvarra par le roi Victor-Amédée II et réalisé entre 1722 et 1728. L’ensemble constitue un arrière-plan aux jardins.

Détail de la terrasse et du fronton du bâtiment

À l’intérieur se touve le Bucentaure, un bateau-promenade que Victor-Amédée II fit construire à Venise entre 1729 et 1731 et qui est aujourd’hui l’unique exemplaire original de ce genre de bateau conservé dans le monde.

Le Bucentaure

Ce bateau est homonyme d’un bâtiment de parade dont on se servait à Venise pour la célébration du mariage du doge avec la mer, cérémonie qui s’accomplissait chaque année le jour de l’Ascension.

Des carrosses de gala utilisé par la Maison de Savoie à diverses époques sont également exposés.

Un carrosse de gala : la Berline dorée

La chapelle Saint-Hubert

L’aile de Michelangelo Garove, à gauche, et la chapelle Saint-Hubert, au fond, au-delà de la galerie qui conduit vers l’orangerie

La chapelle, dont la construction commença en 1716, porte le nom du saint patron des chasseurs. Le plan est circulaire, à l’image des églises du Bernin et de Borromini. Le dôme et la façade ne furent jamais terminées.

La chapelle Saint-Hubert

L’architecte mit l’accent sur les effets de lumière intérieurs, comme dans ses autres constructions.

  • L’abside
  • L’autel principal, du sculpteur Giovanni (...)
  • La lunette qui éclaire le tabernacle
  • La chapelle latérale droite
  • Saint Ambroise - Giovanni Baratta - 1728
    Les quatre docteurs de l’Église, occupent (...)
La coupole

Article mis à jour le 19 novembre 2021