Les lieux du pouvoir
La piazza Castello tire son nom d’un château médiéval de briques édifié au XIVe siècle par une branche de la Maison de Savoie sur l’emplacement d’une ancienne porte monumentale de la ville romaine.
À proximité de ce château de briques s’élevait le palais de l’archevêque de Turin. En 1562, Turin devient capitale des États de Savoie. Le duc Emmanuel-Philibert installe la Cour dans le palais des archevêques qu’il transforme en palais ducal. Sur la photo ci-dessous, le palais archiépiscopal apparaît à l’extrême-gauche, dans l’ombre et quasiment à côté du Castello dont on aperçoit une des tours cylindriques en briques.
En 1584, Charles-Emmanuel Ier, fils d’Emmanuel-Philibert, ordonne la construction d’un palais ducal spécifique. Le siège de la ville en 1640 endommage fortement l’édifice, ce qui amène la duchesse Christine de France, régente des États de Savoie, à ordonner des travaux confiés à l’architectes Carlo di Castellamonte puis à son fils Amedeo.
Ce palais ducal deviendra le Palazzo reale, décrit dans un autre article.
Dans l’intervalle, le Castello était devenu, sous le nom de Palazzo Madama, la résidence des régentes Christine de France (1606-1663) puis Marie-Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours (1644-1724).
Cette dernière passe commande à Filippo Juvarra d’un palais destiné à remplacer le Castello médiéval mais seule la façade de marbre blanc sera réalisée. On la voit sur la photo précédente, plaquée sur le Castello, ainsi que sur les deux photos qui suivent.
L’église royale San Lorenzo se trouve sur la piazza Castello, juste à côté du Palais royal. La photo suivante montre, sur la gauche, son dôme, réalisation de l’architecte Guarino Guarini. L’entrée de l’église, sur la piazza Castello, est extrêmement discrète.
Sur la partie droite de la photo apparaissent la cour du palais royal, pavée en rouge, le campanile de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, le dôme de la chapelle du Saint-Suaire et la façade principale du Palais royal.
Le nom de l’église royale San Lorenzo est lié à la date de la bataille de Saint-Quentin qu’Emmanuel-Philibert gagna avec son cousin Philippe II en 1557 : c’était le jour de la saint Laurent et tous deux avaient juré, en cas de victoire, de dédier une église à saint Laurent. Pour Philippe II, ce fut San Lorenzo de l’Escurial.
Emmanuel- Philibert était alors incapable de réaliser son vœu et il se contenta de dédier à San Lorenzo une église déjà présente sur la Piazza Castello. Charles Borromée s’y rendit lors de son pèlerinage pour vénérer le Saint-Suaire.
En 1634, la première pierre fut posée. Carlo di Castellamonte y travailla mais c’est avec l’arrivée de Guarino Guarini à Turin que les travaux commencèrent. Guarini y œuvra de 1666 à 1680, date à laquelle l’église fut consacrée en présence de l’ensemble de la cour de Savoie.
L’église San Lorenzo est précédée d’une sorte de narthex où se trouve un oratoire.
Le plan de l’église est circulaire.