Kalabsha est le nom d’un village de Nubie qui se trouvait à environ 50 kilomètres au sud d’Assouan. Aujourd’hui submergé par les eaux du lac Nasser, il est connu pour son temple de Mandoulis d’époque romaine.
Suite à la construction du Haut barrage d’Assouan, le temple de Mandoulis a été démonté et reconstitué sur un ilôt, un peu plus au sud et plus en hauteur : c’est le site de la Nouvelle Kalabsha.
Le temple de Mandoulis voisine aujourd’hui avec les témoins de trois autres édifices transportés sur le site après leur sauvetage :
Le temple de Kalabsha était dédié à Mandoulis, dieu d’origine nubienne, ainsi qu’à la déesse Isis de Philæ. Les Grecs considéraient plus spécialement Mandoulis comme le fils d’Isis et de Sérapis et il fut l’objet d’un culte très important à l’époque ptolémaïque.
Le temple fut construit à l’époque d’Auguste sur un petit édifice antérieur de Ptolémée VIII qui avait lui-même remplacé un temple de la XVIIIe dynastie. Les inscriptions et les décors du temple sont restés inachevés.
Le bâtiment, long de 77 mètres, était entouré d’une enceinte de briques haute de 15 mètres dont on aperçoit les restes ou des éléments de reconstitution sur la photo ci-contre et celles qui suivent.
On peut consulter un plan et une reconstitution du temple : ils montrent que le temple était précédé d’un quai et d’une allée dont la plupart des vestiges subsistent.
Le temple connut son apogée au début de la christianisation de l’Égypte : le peuple nubien des Blemmyes qui occupait le pays d’Ouaouat (Basse Nubie actuelle), fut appelé à la rescousse par Dioclétien pour mater une révolte. Ultimes fidèles à la religion égyptienne, les Blemmyes venaient à Philæ vénérer Isis et Mandoulis et remontaient le Nil jusqu’au temple de Mandoulis. Le culte de Mandoulis se maintint ainsi jusqu’au Ve ou VIe siècle, époque où s’établit en Basse Nubie un royaume chrétien, la Nobatie, après la chute de l’empire de Méroé.
La cour, ceinte d’un portique sur trois côtés, précède la salle hypostyle dont la façade, regardant vers l’est, constitue le fond de la cour. Cette façade présente la même structure que dans des temples antérieurs d’époque ptolémaïque : des colonnes reliées par un mur-bahut ou mur d’entrecolonnement et une porte à faux linteau.
Les colonnes sont coiffées de divers modèles de chapiteaux composites.
Les décors sont d’un style particulier, simplement incisés, presque sans modelé et, pour une bonne part, seulement esquissés.
Les décors sont ici excisés, esquissés par un tracé très raide. Ils sont martelés à la partie inférieure, suggérant que la salle ait pu servir d’église à l’époque où la région fut christianisée.
La photo précédente montre que ce vestibule est une salle nettement asymétrique : sa partie sud (à droite sur la photo) est nettement plus étroite que sa partie nord, en raison de l’existence d’une salle annexe, du côté sud.
Les décors sont excisés et leur style, relativement fin, apparenté à celui des grands temples d’époque ptolémaïque. L’empereur Auguste est nommément désigné dans les cartouches.
Dans l’étroit passage séparant le sanctuaire du mur d’enceinte se trouvent les vestiges d’un puits et de l’escalier qui permettait d’en atteindre le fond.
Un mammisi était également annexé au temple ; il était dédié à une divinité nubienne du nom de Dédoun. Situé à l’origine dans l’enceinte extérieure du temple de Kalabsha, il a été reconstitué sur le site dans le voisinage du temple, sans que sa situation le lie de manière évidente au temple.
À l’extérieur du mur d’enceinte du temple sont entreposées quelques gravures rupestres trouvées à proximité.