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Le temple d’Amon de la Nouvelle Seboua

Un sanctuaire rupestre à la gloire de Ramsès II
9 janvier 2021, par Madeleine, Pascal
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À 150 kilomètres au sud d’Assouan, un grand temple d’Amon domine le lac Nasser et la plaine de Ouadi es-Seboua (La vallée des Lions), non loin de son emplacement d’origine. À proximité de là, les temples de Dakka et de Maharraqa, ont été remontés à une cinquantaine de kilomètres de leur lieu d’origine, sur ce site aujourd’hui dénommé la Nouvelle Seboua.

Le temple d’Amon ou de Ramsès-aimé-d’Amon-dans-le-domaine-d’Amon est un hémispéos [1] édifié entre les années 35 et 50 du règne de Ramsès II qui agrandit un sanctuaire rupestre antérieur construit par Aménophis III.

Le temple est dédié à Amon-Rê et à Rê-Horakhty.

II a été réassemblé à seulement quatre kilomètres de son emplacement d’origine lors de la mise en eau du Haut barrage d’Assouan.

(Le lac Nasser près de la Nouvelle Seboua)<br /><i><p>Cliquez la photo pour l’agrandir</p></i>
Le lac Nasser près de la Nouvelle Seboua
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On peut consulter le plan du temple ici.

Lorsqu’on arrive sur le site, on aperçoit un grand pylône, derrière un mur de pierres qui restitue l’antique enceinte de briques du temple. Mais c’est seulement la partie la plus ancienne du temple qui apparaît avec, au-delà du pylône, une cour à ciel ouvert qui précède la partie rupestre du temple.

Au-delà du pylône, une cour à ciel ouvert

En fait, comme le montre la photo suivante, ce grand pylône fait suite à une allée bordée de sphinx qui traverse successivement deux cours : chaque cour était précédée d’un petit pylône dont ne subsiste que la partie inférieure, en pierre.

L’enfilade des deux cours précédant le grand pylône

La première cour

Au premier plan, le pylône d’accès à la première cour, précédé de deux statues du roi coiffé du pschent

Sur la vue précédente, on aperçoit, au fond de la cour et successivement : les vestiges du pylône séparant les deux cours, la deuxième cour et l’escalier qui conduit au pied du grand pylône ouvrant sur la cour à ciel ouvert.

La première cour est traversée d’une allée de sphinx (dromos) à tête humaine.

  • Dans la première cour
    À gauche, deux des trois sphinx à tête humaine (...)
  • Un sphinx
  • Sur le socle, des captifs nubiens
  • La tête, coiffée de la double couronne, est à (...)
La première cour, vue depuis le pylône d’accès à la deuxième cour

La deuxième cour

La deuxième cour est traversée par une allée de sphinx à tête de faucon.

La deuxième cour et, en arrière-plan, la première cour

Ces têtes sont celles de quatre Horus : l’Horus d’Edfou et trois des quatre Horus de Basse Nubie, à savoir ceux de Miam, Meha et Baki.

  • Le seul sphinx qui ait conservé sa tête de (...)
  • Détail : la tête du même sphinx
  • Un autre sphinx, entre les pattes duquel se (...)
  • Un autre

Le fond de cette cour est marqué par le grand pylône orné de scènes de victoire. Au pied du pylône ne subsiste qu’une seule des statues royales qui le précédaient.

Au pied du grand pylône
  • Scène de victoire face à Amon-Rê
  • Scène de victoire face à Rê-Horakhty
  • Statue de Ramsès II coiffé à la mode nubienne
  • Bentanat, fille et épouse de Ramsès II
Statue de Neb-Ré
Statue de Neb-Ré

Sur la dernière des photos précédentes, on aperçoit, aux pieds du souverain, la silhouette de sa fille aînée et grande épouse royale.

Ramsès II tient par ailleurs dans sa main gauche une enseigne semblable à celle qu’on a vue au musée de Louxor sur la statue de Neb-Ré et qui est reproduite ci-contre.

La cour à ciel ouvert

Dans la cour à ciel ouvert

La cour à ciel ouvert est bordée d’un portique : devant les piliers se dressent des statues royales.

  • En se retournant vers le pylône d’entrée
  • Le portique du côté gauche de la cour
  • Sur l’architrave, des vestiges d’inscriptions
  • Et encore des silhouettes sur le mur du fond (...)

La salle hypostyle

On parvient ici dans la partie rupestre du temple : cette salle était en partie creusée dans la montagne. Son plafond est supporté par quatre rangées de trois piliers. La salle a beaucoup souffert de son utilisation ultérieure comme église.

L’allée centrale de la salle hypostyle : au fond, l’accès au vestibule
  • Vue transversale de la salle : l’allée centrale (...)
  • Au centre de la photo : un des piliers de (...)
  • Restes de décor dans la salle hypostyle

Le vestibule et les petites salles attenantes

  • Dans l’embrasure de la porte d’entrée vers le (...)
  • Entre les jambes de Ramsès, un graffiti (...)
    "Ego, Nicodemos, presbyteros" : Moi, Nicodème, (...)
  • Sur l’autre embrasure, Rê-Horakhty face au (...)

Le vestibule est une longue salle transversale, terminée à chaque extrémité par une petite salle annexe.

  • Vue transversale du vestibule : au fond, une (...)
  • Frise et petites scènes sous le plafond du (...)
    À gauche, le roi fait une offrande à Thot.
  • À droite de cette petite porte, Ramsès II est (...)
    Baki est le nom d’une forteresse de Nubie (...)

Si on pénètre tout de suite dans la petite salle attenante au vestibule dont on voit l’entrée sur la photo précédente, on y découvre des scènes décrivant la mise en œuvre de diverses offrandes.

  • Le roi fait une offrande et une libation à une (...)
  • Une déesse à tête de lionne reçoit une offrande
  • Offrande de coupes de vin

Revenons dans le vestibule : à l’opposé, se trouve de même une petite salle attenante au vestibule

À l’autre extrémité du vestibule, deux scènes analogues à la précédente

Les scènes de la photo ci-dessus représentent, à gauche, Ramsès II avec l’Horus de Miam qui lui tient la main et, à droite, Ramsès II avec l’Horus de Bouhen qui lui tient la main.

Miam (ultérieurement Aniba) et Bouhen sont des sites de Nubie où se trouvaient des forteresses du Moyen Empire.

Mais c’est de part et d’autre de l’entrée du vestibule, face au sanctuaire, que se trouvent les deux scènes principales.

Une des scènes qui font face au sanctuaire

La scène ci-dessus se trouve à gauche quand on entre dans le vestibule. On y voit Ramsès II offrant de l’encens à quatre divinités assises sur des trônes. Il s’agit de Ptah, Ramsès II divinisé, un dieu coiffé du soleil et Hathor. Tous tiennent la croix ankh qui donne la vie. Les trônes reposent sur une estrade en forme de corbeille à décor orné de croisillons.

Vue partielle de l’autre scène qui fait face au sanctuaire
Ramsès II face aux quatre divinités
Ramsès II face aux quatre divinités

Sur cette autre scène, Ramsès II (hors champ) encense quatre divinités et verse une libation. Les divinités assises sur des trônes sont Onouris-Chou, Ramsès II divinisé, Tefnout et selon certains Nekhbet anthropomorphe. Tous tiennent la croix ankh qui donne la vie.

La vignette ci-contre permet de voir que l’estrade sur laquelle trônent les dieux est ornée de croix ankh et de sceptres ouas alternés. On peut y remarquer aussi de quelle façon sont figurées les gouttelettes d’eau de la libation.

En face des scènes précédentes, le vestibule s’ouvre vers le sanctuaire et ses chapelles latérales.

Le sanctuaire

Au fond du sanctuaire se trouve une niche qui accueillait les statues d’Amon, de Ramsès II divinisé et de Rê-Horakhty. Au-dessus de la niche le roi est agenouillé devant la barque du solaire.

Au fond du sanctuaire, au-dessus d’une niche, la barque sacrée
  • Sur le mur de droite, la barque de Rê-Horahty (...)
  • L’arrière de la barque de Rê-Horakhty, avec la (...)
  • Sur le mur opposé, la proue de la barque (...)
  • Au fond du sanctuaire, une niche contenait (...)
  • Le fond de la niche a été recouvert d’enduits (...)
Aperçu du plafond de la porte en ressortant du sanctuaire
(À l’extrême gauche, le temple de Dakka)<br /><i><p>Cliquer sur la photo pour l’agrandir</p></i>
À l’extrême gauche, le temple de Dakka
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Et nous rejoignons maintenant le temple de Dakka.

Le logo représente une des statues de Ramsès II situées sur la façade du grand temple d’Abou Simbel.

[1Un spéos est un temple rupestre, creusé dans la roche. Lorsque seule la partie la plus sacrée est excavée, on parle d’hémispéos.


Article mis à jour le 27 avril 2021