Lorsque nous quittons Abou Simbel, au petit matin, le soleil se lève sous un ciel bleu.
Mais, après plus de trois heures de navigation, nous trouvons, à l’approche du site de Qasr Ibrim, un ciel laiteux et une faible luminosité, dernières manifestations du vent de sable qui a accompagné nos visites de la veille à Assouan.
Avant la construction du Haut barrage d’Assouan, la forteresse de Qasr Ibrim occupait le plus élevé d’un groupe de trois promontoires s’élevant à près de 80 mètres au-dessus de la rive orientale du Nil. La mise en eau du barrage a transformé Qasr Ibrim en une île : seule émerge aujourd’hui la partie supérieure d’un ensemble qui dominait une plaine désormais engloutie. C’est le seul site important de Basse Nubie qui ait subsisté après la mise en eau du barrage.
Le site fut reconnu au Nouvel Empire pour son importance stratégique et, bien que principalement militaire, marqué par des temples spéos creusés sous la citadelle par les gouverneurs de Nubie. À la période romaine, la forteresse constitua, sous le règne d’Auguste, la frontière sud de l’Empire romain.
En 543, un ancien temple édifié par Taharqa dans la citadelle fut transformé en cathédrale copte. L’évêque de Nubie y siégea jusqu’au XIVe siècle.
Le site fut complètement abandonné en 1811.