Tombeaux de l’Ancien Empire
Saqqarah est une vaste nécropole de la région de Memphis située à une vingtaine de kilomètres au sud du Caire, sur la rive gauche du Nil. Elle fut utilisée tout au long de l’histoire de l’Égypte antique : les premières dynasties y construisirent des mastabas mais, dès la IIIe dynastie, la première pyramide fut édifiée par Imhotep, l’architecte de Djeser vers 2600 av. J.-C.
La nécropole se développa autour des pyramides royales aux Ve et VIe dynasties. Elle perdit de l’importance au Moyen Empire, le pouvoir étant alors établi à Thèbes. Mais Memphis reprit de l’importance sous les XVIIIe et XIXe dynasties du Nouvel Empire et la nécropole fut à nouveau utilisée par les nobles.
Nous visitons quelques témoignages de l’Ancien Empire :
Édifié du vivant du roi Djeser, ce complexe est, dans l’histoire de l’architecture égyptienne, le second ouvrage réalisé en pierre de taille. Il marque une évolution importante de l’architecture monumentale : le tombeau du roi prend, pour la première fois la forme d’une pyramide, innovation qui marque la naissance d’un nouveau type de sépulture.
Deux noms sont à rattacher à cet ensemble :
L’entrée du complexe, qu’on voit sur la photo ci-dessous, se situe au sud-est d’une enceinte à redans qui a été partiellement restituée.
Le corridor à colonnade
Après avoir traversé le mur d’enceinte, on emprunte un corridor dont l’ambiance a été restituée.
La cour sud
Le plan montre, au sud du complexe, une vaste cour : au fond de cette dernière, une sorte de tribune regarde vers la face sud de la pyramide à degrés. La cour était dédiée à la célébration d’une fête de jubilé, la fête Sed ou heb-sed, célébrée traditionnellement et régulièrement à partir de la trentième année de règne d’un pharaon : le souverain ou un prêtre qui l’incarnait symboliquement y faisait preuve de son aptitude, en particulier physique, à continuer à gouverner l’Empire égyptien.
La photo ci-dessus montre en outre, sur la droite (côté est de la cour), diverses constructions interprétées comme des chapelles de la fête Sed et, dans le lointain, vers le nord-est, diverses autres pyramides dont la première est celle d’Ouserkaf (pyramide à faces lisses de la Ve dynastie).
En allant vers le temple funéraire et le serdab
Le secteur du temple funéraire proprement dit se trouve au nord de la pyramide. On l’atteint en longeant la face orientale de la pyramide et en passant près de deux pavillons.
Le temple funéraire est presque complètement ruiné. Il n’en reste quasiment que le serdab, une pièce aveugle contenant une statue du défunt, ouverte sur la chapelle funéraire par un trou permettant au défunt de recevoir les offrandes. C’est cette statue qu’on voit au musée du Caire et c’est dans le serdab qu’ont été retrouvés en 1924 les textes hiéroglyphiques désignant Imhotep comme l’architecte de la pyramide.
Le mastaba est un édifice funéraire servant de sépulture aux hauts dignitaires, de l’époque archaïque jusqu’au Moyen Empire. La partie aérienne du mastaba comporte au minimum une chapelle renfermant une statue du défunt. Derrière la statue, une fausse porte sépare symboliquement le monde des vivants du monde des morts et donne accès à un puits, le plus souvent comblé, qui conduit au caveau où sont entreposés le mobilier funéraire et le sarcophage.
Mérérouka était vizir du roi Téti Ier de la VIe dynastie (vers 2330 av. J.-C.). Son vaste mastaba familial échappe au plan simple précédent car c’est un mastaba familial. De plan complexe et considéré comme l’un des plus aboutis du site de Saqqarah, il compte trente-deux salles plus ou moins en enfilade dont certaines sont ornées de scènes de la vie quotidienne gravées ou peintes. La partie plus spécialement dédiée à Mérerouka lui-même débouche sur une grande salle dans laquelle une niche abritait une statue de Mérérouka dont l’original est désormais au musée du Caire.
Kagemni est le nom porté par un autre vizir du pharaon Téti de la VIe dynastie. Son mastaba est proche du précédent. Les vues qui suivent montrent qu’il bénéficia des meilleurs artistes pour la décoration de son mastaba.