La Ville nouvelle, Nové Město, est un quartier fondé par Charles IV du Saint-Empire en 1348 sur l’emplacement de plusieurs villages, au sud de la Ville ancienne, Staré Město, alors que cette dernière et celle de Malá Strana étaient déjà surpeuplées.
La conception du quartier s’organisa autour de trois emplacements centraux : le marché au bétail, le marché aux chevaux et le marché au foin, reliés par des axes principaux. À partir de 1784, Nové Město fut réunie avec Staré Město, Hradčany et Mala Strana, pour constituer la capitale royale de Prague.
La Ville nouvelle fut complètement rénovée aux XIXe et XXe siècles, mais son plan continue à s’organiser autour des grandes places d’origine, dont la place Charles, Karlovo náměstí, et la place Venceslas, Václavské náměstí. Quelques édifices gothiques sont toujours présents.
Nous partons de la place Palacký, non loin de la place Charles, pour rejoindre les quais de la Vltava au pont Palacky. Après être passés par la Maison qui danse et avoir suivi le quai Masaryk, nous arrivons au pont des Légions. Nous empruntons ensuite l’avenue Nationale, Národní třída, passons par l’église Notre-Dame des Neiges et terminons par la remontée de la place Venceslas jusqu’au Musée national.
František Palacký (1798-1876) est, avec Tomáš Masaryk, un des Pères de la nation tchèque.
Spécialiste de l’histoire du peuple tchèque avant de devenir homme politique, il mit l’accent sur la langue et la littérature autochtones, lutta contre la germanisation et chercha à donner aux Tchèques plus d’indépendance au sein de l’empire austro-hongrois.
Le monument qui lui rend hommage a été édifié dans le style Sécession entre 1903 et 1912.
Un peu en aval du pont Palacky, le pont Jiráskův porte le nom de l’écrivain Alois Jirásek (1851-1930) dont l’œuvre est centrée sur l’histoire et le destin de la nation tchèque.
C’est face au pont Jiráskův que se trouve la Maison qui danse, œuvre conjointe (1994) d’un architecte tchèque et de l’architecte américano-canadien Frank Gehry.
Ce quai porte le nom du premier président (1918-1935) de la Répubique de Tchécoslovaquie, Tomáš Masaryk. De la Maison qui danse au Théâtre national se succèdent des immeubles aux façades ornées dans le style Art nouveau, appelé Sécession en Europe centrale.
Les deux tourelles qui apparaissent à l’entrée du pont sont celles d’un péage qui existait à cet endroit dans les années qui suivirent l’entrée en service du pont.
Le tracé curviligne de l’Avenue nationale signale qu’elle fut édifiée sur les murailles médiévales limitant la Ville ancienne.
Son nom actuel remonte à la création de l’État tchécoslovaque en 1918. L’avenue est bordée d’édifices construits pour la plupart au début du XXe siècle parmi lesquels deux remarquables immeubles Sécession édifiés entre 1903 et 1908.
Un peu plus loin, le palais Adria, construit entre 1922 et 1924, est un représentant du style architectural cubiste tchèque appelé rondocubisme.
En 1347, l’empereur Charles IV entreprit la construction d’une église dont seul le chœur, gothique, fut achevé. Le bâtiment fut abandonné pendant les guerres hussites puis restauré par les Franciscains au XVIIe siècle. Son décor intérieur est d’un style baroque un peu naïf.
La place Venceslas apparaît comme une très longue avenue qui monte vers le Musée national et la statue de saint Venceslas. Elle est malheureusement encombrée par d’importants travaux au moment de notre passage.
Le haut de la place est occupé par une statue équestre du duc Venceslas Ier de Bohème (907-929), futur saint Venceslas, saint patron de la République tchèque. La statue proprement dite est entourée de celles de quatre autres saints patrons : Adalbert, Procope, Agnès et Ludmila.