Les Hradčany sont un quartier situé en rive gauche, sur une colline dominant le quartier baroque de Malá Strana.
Il comprend, outre le château de Prague traité dans un autre article, des palais officiels, des églises et des jardins et s’étend jusqu’au sanctuaire Notre-Dame-de-Lorette et au monastère de Strahov.
Le palais archiépiscopal est l’œuvre de Jean-Baptiste Mathey (1630-1696), architecte français qui fut principalement actif en Bohème. Le décor rococo de la façade date cependant du XVIIIe siècle.
Le palais Schwartzenberg est un immense bâtiment de style Renaissance, construit entre 1455 et 1563, qui abrite certaines collections des Galeries nationales de Prague.
À l’opposé du château, le palais toscan, actuellement occupé par le ministère des Affaires étrangères de la République tchèque, est un édifice baroque construit sur les plans de l’architecte Jean-Baptiste Mathey.
Cette église édifiée en 1729 appartenait à un couvent de religieuses Ursulines. Son architecte Kilián Ignác Dientzenhofer est un des plus célèbres architectes baroques de Bohème [1]. Le couvent servit de caserne à partir de 1784. Depuis 1861, l’église, rendue au culte sauf pendant la période soviétique, est utilisée par les militaires tchèques catholiques.
Les fresques sont dues au peintre et fresquiste Wenzel Lorenz Reiner (1689-1743).
Le sanctuaire Notre-Dame-de-Lorette est un lieu de pélerinage remontant au XVIIe siècle, analogue à celui, plus ancien, de Loreto en Italie. La dévotion repose sur une légende du XIIIe siècle selon laquelle la maison de la naissance de Jésus, la Santa casa, aurait été miraculeusement transportée par des anges de Nazareth à Loreto.
En Bohème, après la Réforme catholique, divers sanctuaires furent édifiés sur le modèle de celui de Loreto pour que le catholicisme s’implante dans les territoires repris aux protestants.
La construction de la Sainte maison de Prague fut confiée en 1626 à un architecte italien qui reproduisit celle de Loreto. L’imposante façade du complexe fut rajoutée, de même que la cour, plusieurs dizaines d’années plus tard par Christophe Dientzenhofer puis son fils Kilián Ignác Dientzenhofer. Le portail du complexe donne ainsi accès, de nos jours, à un petit cloître qui précède l’église et date de la fin du XVIIe siècle.
Les ailes nord et sud du cloître abritent des chapelles richement décorées.
Dans la Sainte maison, la brique et le bois suggèrent la pauvreté de la maison de Nazareth.
Le décor somptueux de l’église de la Nativité contraste avec la sobriété du sanctuaire.
Fondé en 1140, le monastère de Strahov est l’un des plus anciens de la Bohème. Son apparence actuelle résulte de travaux effectués au XVIIIe siècle.
Le monastère est connu pour sa bibliothèque de style baroque dont certains ouvrages datant de 800 ans. La bibliothèque est organisée en deux salles : la salle de Philosophie et la salle de Théologie. Toutes deux sont remarquables par leur mobilier et les fresques de leurs plafonds.
Entre les deux salles se déploie une galerie où sont exposés des ouvrages rares et objets remarquables ainsi que les vitrines d’un cabinet de curiosités.
[1] Kilián Ignác Dientzenhofer (1689-1751) travailla essentiellement pour la noblesse et le clergé de Bohème. Outre l’église Saint-Jean-Népomucène de Prague, il est l’architecte des églises Saint-Thomas et Saint-Nicolas de Malá Strana (à la suite de son père), de l’église Saint-Nicolas-de-la Vieille-ville, de la façade principale du sanctuaire Notre-Dame-de-Lorette et de la Chapelle des miroirs du Klementinum.