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Le monastère arménien Saint-Thaddée

7 août 2019, par Madeleine, Pascal

Thaddée est, avec Barthélémy (Jude), l’un des deux apôtres auxquels la tradition attribue l’évangélisation de l’Arménie.

Au loin, le mont Ararat
Au loin, le mont Ararat

Le monastère Saint-Thaddée se trouve dans l’extrême nord-ouest de l’Iran, près de la frontière avec la Turquie.

À partir de la haute vallée de l’Araxe nous montons vers des plateaux d’où nous découvrons le mont Ararat (5165 m), point culminant de la Turquie. Le monastère où nous nous rendons est à plus de 2000 mètres d’altitude, au cœur d’un paysage de champs et de pâturages, dans un village occupé par des bergers.

Église noire et église blanche : l’histoire du monastère

Fondé au VIIe siècle, le monastère fut ruiné par un tremblement de terre en 1319. Les formes architecturales générales et le plan actuel sont ceux d’une reconstruction des années 1320. L’église, noire et blanche, Qara Kelisa, date de cette époque.

Le monastère souffrit des guerres entre la Perse et l’Empire ottoman : le site de la bataille de Chaldiran où le sultan ottoman Sélim Ier défit en 1514 les armées de Shâh Ismaïl Ier n’est pas loin. Saint-Thaddée retrouva son activité à la fin de l’époque safavide mais déclina à nouveau lorsque l’Azerbaïdjan devint au XVIIIe siècle un enjeu de conflit avec l’Empire russe.

Le monastère fut particulièrement protégé au XIXe siècle par le prince héritier Ali Mirza, fils de Fath Ali Shâh et gouverneur de l’Azerbaïdjan. Ali Mirza entreprit une restauration partielle et fit sculpter sur les murs extérieurs un décor inspiré des canons en vigueur à l’époque des souverains qadjars (église blanche).

L’église du monastère Saint-Thaddée

La photo précédente montre bien les deux apparences correpondant à la reconstruction du XIVe siècle et aux embellissements du XIXe siècle.

Sous le porche : coexistence de la structure ancienne et du décor du XIXe siècle

L’intérieur

  • La nef, en direction du chœur ; la coupole (...)
  • Le chœur, vu du centre de l’édifice : il est (...)
  • L’autel est surélevé et le devant d’autel est (...)
  • La coupole qui surmonte le chœur, éclairée par (...)
  • La coupole principale, située à la croisée de (...)
  • La grande coupole, éclairée par douze baies

En faisant le tour de l’église

La vue d’ensemble qui précède montre que l’édifice est précédé d’un vaste porche surmonté d’une tour-clocher effondrée.

  • Sur cette arcature d’un mur du choeur : la (...)
  • Murs et toiture de la coupole du chœur
  • La couleur des pierres employées pour le (...)
    Le chevet est plat bien que l’abside soit (...)
  • Détail du décor du chevet

Décors

  • Organisation générale des décors : de bas en (...)
  • Au tympan du portail précédent, Saint Michel (...)
  • Au-dessus du portail
  • Prophètes ou rois de la Bible
  • Dans cette arcature aveugle, un cyprès
  • Dans celle-ci, un vase orné d’un bouquet

Une double frise court le long des murs extérieurs. La frise inférieure est constituée de rinceaux fleuris et la frise supérieure est historiée et peuplée d’animaux et de personnages divers.

  • De gauche à droite : deux guerriers affrontés (...)
  • Une biche, un oiseau, Adam et Ève, un chameau
  • Au niveau supérieur, de gauche à droite : un (...)
  • Au centre, un soleil et, de part et d’autre, (...)
  • Une biche suit un cerf, un oiseau
  • Un paon
  • Deux vaches
  • À nouveau les deux combattants face à face
  • Décor du soubassement
  • L’aigle arménien
  • Un ange

Le logo représente un khatchkar dont la symbolique se comprend par la christologie de l’église apostolique arménienne : la nature divine du Christ y est mise en avant. On ne saurait donc représenter sa mort. Le khatchkar s’interprète en cohérence avec la christologie : la croix ne symbolise pas la mort du Christ mais sa nature divine. C’est un arbre de vie.


Article mis à jour le 21 novembre 2019