Ouverte en 1856, la National Portrait Gallery abrite les portraits d’importants personnages historiques britanniques, sélectionnés non pas en fonction des artistes qui les ont réalisés mais plutôt en raison de la notoriété de la personne représentée.
Tous les portraits ne sont donc pas exceptionnels d’un point de vue artistique.
Certaines œuvres, telles que le portrait de groupe des participants à la conférence de Somerset House en 1603, ont cependant une valeur historique.
Les portraits sont classés par ordre chronologique des personnages ou des scènes représentés et les photos qui suivent sont prises dans les salles correspondant à la période la plus ancienne : c’est la galerie des Tudor, du nom de la dynastie qui commence avec Henri VIII et s’éteint avec Élisabeth I.
Ci-dessus à gauche, le portrait de Henri VIII (1491-1547) par un artiste anglo-néerlandais inconnu. Henri VIII est bien connu pour ses six mariages et pour avoir ordonné la fermeture des monastères entre 1535 et 1539. Son divorce d’avec sa première épouse Catherine d’Aragon le conduisit à s’autoproclamer chef de l’église d’Angleterre à la place du pape.
À droite, Catherine d’Aragon (1485-1536) épousa Henri VIII en 1509. Leur seul enfant survivant fut la princesse Mary, qui, écartée de la succession après le remariage d’Henri avec Anne Boleyn régna par la suite sous le nom de Mary I ou "Marie la Sanglante". Le mariage d’Henri VIII et Catherine d’Aragon fut finalement annulé en 1533.
Ces deux portraits ne sont pas forcément du même artiste mais datent tous deux d’environ 1520.
Ci-contre, un portrait d’Henri VIII avec son père Henri VII (1457-1509) par Hans Holbein le jeune.
En 1537, Henri VIII commanda à Hans Holbein (1497-1543) une peinture murale à la gloire des Tudor pour son palais de Whitehall, principale résidence des souverains anglais à Londres depuis 1530. La peinture du palais fut détruite dans l’incendie de 1698 mais il en subsiste ce dessin préparatoire (encre et couleurs sur papier).
Les collections de portraits royaux ornaient les riches demeures et les édifices abritant les grandes institutions. L’ensemble ci-dessus a probablement été peint entre 1590 et 1620. La commande peut avoir été réalisée par plusieurs artistes d’un même atelier.
Ces portraits représentent un certain nombre des souverains depuis Guillaume le Conquérant, à savoir William I (1027-1087), jusqu’à Mary I (1516-1558). Les représentations des premiers rois sont, pour la plupart, imaginaires tandis que celles des derniers souverains renvoient à des portraits ou effigies réalisés d’après nature.
Ces souverains appartiennent aux dynasties successives des maisons de Normandie, Plantagenêt, Lancastre, York et Tudor.
Thomas Cromwell (1485-1540) était un brillant homme d’état. Il fut l’artisan principal de l’annulation du mariage d’Henri VIII et de Catherine d’Aragon suivi de la rupture avec l’église catholique romaine.
Il tenta de négocier ultérieurement le quatrième mariage du souverain avec Anne de Clèves. L’échec de cette entreprise lui valut d’être accusé de trahison et exécuté.
Cette huile sur toile date du début du XVIIe siècle et s’inspire d’un original d’Hans Holbein daté de 1532 qui se trouve dans un musée américain.
Connu sous le nom de Portrait du couronnement, ce portrait d’Élisabeth I est l’œuvre d’un artiste anglais inconnu.
Il montre la souveraine telle qu’elle était, vêtue d’or, le jour de son couronnement, le 15 janvier 1559.
Elle porte la couronne et tient l’orbe et le sceptre, symboles de son autorité. Elle est vêtue de la même tenue que celle portée par la reine Mary I pour son propre couronnement.
Ce portrait est vraisemblablement une copie, réalisée vers 1560, d’un original perdu datant de 1559.
Ce portrait réalisé vers 1575 par un artiste anglo-néerlandais inconnu, est celui de Robert Dudley (1532-1588) courtisan et favori de la reine Élisabeth I. Il fut aussi son seul prétendant sérieux.
Nommé Maître de la cavalerie lors de l’accession au trône de la reine, il fut ensuite fait Chevalier de l’Ordre de la Jarretière puis conseiller privé. Il dirigea les armées d’Élisabeth I dans les guerres contre les Pays-Bas et l’Espagne.
Ce portrait, vraisemblablement recoupé, pourrait être issu du portrait en pied du comte "dans un costume de satin roux et de velours" qui figure dans un inventaire des tableaux de son château de Kenilworth. Il aurait été réalisé à l’occasion de festivités organisées pour la souveraine en 1575.
Portrait d’Élisabeth I (1533-1603) par un artiste continental inconnu.
Fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn, Élisabeth connut un long règne de prospérité et de paix relatives durant lequel l’église anglicane poursuivit son installation.
Bien qu’elle ait reçu de nombreuses propositions de mariage, Élisabeth resta célibataire et est connue comme "la reine vierge".
Ce portrait est connu sous le nom de "portrait Darnley", du nom d’un de ses propriétaires antérieurs. Il est quasiment certain qu’il fut peint d’après nature et l’aspect du visage de la reine fut repris dans de nombreux portraits ultérieurs.
Les études ont montré que les pigments avaient pâli et que les joues de la reine étaient plus roses, tandis que la broderie de sa robe était carrément or et cramoisie.
Le tableau intitulé La conférence de Somerset est l’œuvre d’un artiste inconnu. Il commémore un traité de paix signé entre l’Angleterre et l’Espagne qui mit fin à trente années de guerre.
Entre le 20 mai et le 16 juillet 1604, dix-huit sessions se tinrent à Somerset House et le traité fut signé le 16 août. Tous les personnages représentés n’étaient pas forcément simultanément présents, mais le tableau décrit bien l’apparence de la pièce de la maison Somerset où se déroulaient les négociations.
Les participants sont