En 1156, le prince Iouri Dolgorouki fait construire une première forteresse ou kreml en bois sur une colline dominant le confluent de la Moskova et de son affluent la Neglinka. Le Kremlin est donc à l’origine une citadelle des princes de Moscou. C’est aussi le centre du pouvoir spirituel de la Russie depuis 1325, date où le métropolite de Vladimir s’installe à Moscou à la demande d’Ivan Kalita (Ivan l’Escarcelle), le prince de Moscou qui a accepté de collecter le tribut réclamé aux principautés russes par les Mongols. À la fin du XVe siècle, Ivan III le Grand, grand prince de Moscou, fait venir des architectes italiens pour construire des murailles de brique et édifier des palais et des églises.
Le Kremlin devient la citadelle des tsars sous Ivan IV le Terrible (1533-1584) qui prend le titre de tsar de toutes les Russies. Pierre-le-Grand transporte la capitale à Saint-Pétersbourg et le Kremlin est alors une résidence de l’empereur. Après 1917, le Kremlin est le siège du gouvernement de l’Union soviétique et c’est aujourd’hui la résidence du président de la Fédération de Russie.
Les murailles actuelles datent du XVe siècle et les cathédrales des XVIe et XVIIe siècles. Les périodes impériale et soviétique voient la construction de nouveaux palais dans l’enceinte du Kremlin et l’assèchement du cours de la Neglinka.
Le Kremlin occupe un espace globalement triangulaire limité au sud par la Moscova. À l’est, au pied des murailles, se trouvent la cathédrale Basile-le-Bienheureux et la place Rouge. Enfin la muraille occidentale est bordée par des jardins et de larges avenues.
Pour visiter l’intérieur du Kremlin, c’est là-bas.
Au Grand pont de la Moskova, la muraille change d’orientation et on découvre la cathédrale Basile-le-Bienheureux.
La photo ci-dessus montre, au premier plan à droite, le Grand pont de la Moskova, Bolchoï Zamoskvoretsky most, et, à gauche, la tour d’angle de la muraille du Kremlin.
Il est possible de faire ici une visite plus complète de la cathédrale.
À gauche, sur la photo ci-dessus, la muraille du Kremlin est dominée par la coupole du Sénat, au-dessus de la tour du Sénat. Cette dernière surplombe une pyramide de granit rouge : le mausolée de Lénine. Au fond de la place, le Musée historique de la Russie, rouge lui aussi...
La muraille occidentale est aujourd’hui bordée par le long jardin d’Alexandre, du nom de l’empereur Alexandre Ier : celui-ci fit assécher le cours de la Neglinka et établir un jardin sur l’emplacement de la rivière.
La rampe qui relie la tour Koutafia et la muraille enjamble les jardins d’Alexandre : c’est en effet une ancienne barbacane, vestige des fortifications extérieures de la citadelle qui protégeait jadis un pont lancé sur la Neglinka. La tour est coiffée depuis 1685 d’une couronne décorative.
C’est l’entrée actuelle du Kremlin.
La photo ci-dessus montre également, à l’arrière-plan, la tour de la Trinité, construite en 1499 par un architecte italien et ultérieurement coiffée d’une flèche d’allure gothique. Haute de 65 mètres, c’est elle qui donne accès à la forteresse. À droite, le Palais national du Kremlin, édifié en 1961 pour les congrès du Parti.
Depuis 2016, une immense statue, fort controversée, du prince Vladimir a été installée à l’extérieur des jardins, le long de l’avenue. Elle représente Vladimir le Grand, prince de la Rus’ de Kiev qui reçut le baptème en 988, entraînant de fait la conversion de la Russie au christianisme de rite orthodoxe.