L’évêché de Séville apparaît au IIIe siècle et devient un archevêché dès le IVe siècle. Au tournant des VIe et VIIe siècles, les deux prélats Léandre de Séville et son frère Isidore de Séville contribuent à la conversion de la royauté wisigothe de l’arianisme au catholicisme.
Le christianisme décline avec l’arrivée des musulmans en 711 et les institutions épiscopales finissent par disparaître en 1145. Ferdinand III de Castille rétablit l’archevêché à l’issue de la conquête de la ville en 1248.
Édifiée à partir de 1401, la cathédrale de Séville est une des dernières cathédrales gothiques d’Espagne. Elle est aussi l’une des plus vastes du monde. Son clocher, emblème de la ville, est la Giralda, du nom de la girouette ou giraldillo qui le coiffe.
C’est durant la période de la domination almohade (1172-1248) que le calife Abu Yaqub Yusuf décide de construire une grande mosquée dans sa deuxième capitale, Séville, sur le terrain occupé aujourd’hui par la cathédrale. Avec ses 17 nefs, elle occupe alors, en incluant la vaste cour des ablutions, un espace de 113 mètres sur 135. De cette époque subsistent
En 1248, Séville est reprise par le roi Ferdinand III. Jusqu’en 1401, la grande mosquée, consacrée, sert de cathédrale sans autre modification que la création d’une chapelle royale, capilla real, où sont inhumés Ferdinand III et son fils Alphonse X le Sage.
En 1401, le chapitre de la cathédrale décide de la reconstruction de l’édifice :
La photo ci-dessus montre, au centre, la croisée du transept. Au premier plan à gauche, les toits de la grande chapelle ou capilla mayor (001 sur le plan). Au premier plan à droite, le transept nord. On devine, à gauche de la photo, le patio des Archives générales des Indes.
Le plan montre que le transept est en réalité non saillant : l’édifice a une forme rectangulaire et présente cinq nefs, la nef centrale étant beaucoup plus haute, et deux rangées de chapelles latérales, l’une au nord et l’autre au sud.
Les travaux se poursuivent sous la direction de divers architectes jusqu’en 1506. La voûte qui domine la croisée du transept s’effondre en 1511 et est reconstruite par le maître-maçon Juan Gil de Hontañón, également connu pour ses interventions à la cathédrale de Ségovie et à la nouvelle cathédrale de Salamanque. La coupole s’effondrera à nouveau en 1888.
Entre 1528 et 1593 sont construites un certain nombre de dépendances de l’édifice principal :
La photo ci-contre montre au premier plan, le dôme coiffé d’une lanterne qui surmonte la chapelle royale. À sa droite, au second plan, la lanterne de la salle capitulaire, de forme elliptique, et une autre, nettement moins haute.
Les menuiseries et boiseries décoratives des orgues (008 et 017) qui dominent le coro datent du XVIIIe siècle.
L’église du Saint-Sacrement, au sud-ouest, (154 sur le plan) est baroque.
Diverses dépendances situées au sud-ouest (082), face aux Archives des Indes, sont de style néoclassique.
On entre dans la cathédrale par la porte Saint-Christophe et on découvre immédiatement le monument à Christophe Colomb (XIXe siècle) installé dans le transept. C’est un catafalque supporté par quatre chevaliers en armes. À droite, une immense fresque représente saint Christophe. À l’arrière-plan, on voit les grilles qui délimitent la capilla mayor.
Par le transept sud on se trouve immédiatement au cœur de l’édifice : le coro ou chœur des chanoines, est tout proche, ainsi que les orgues qui le dominent. Les buffets d’orgues et leurs boiseries décoratives datent du XVIIIe siècle. Les instruments eux-mêmes sont plus récents.
La capilla mayor est fermée par des grilles dorées de style Renaissance. L’autel majeur est dominé par un retable monumental en bois doré.
Au bas du retable, la statue la plus importante est celle de la Virgen de la Sede ou Vierge du Siège, patronne de la cathédrale : c’est une œuvre du XIIIe siècle.
La sacristie des calices est une salle gothique qui abrite une pinacothèque dont l’œuvre majeure est un tableau de Goya représentant les saintes martyres Juste et Rufine.
Nées à Séville, Juste et Rufine étaient deux sœurs exerçant le métier de potière. À l’occasion d’une fête en l’honneur de Vénus, elles réduisirent en miettes une représentation de la déesse, provoquant la colère de ses fidèles. Après avoir résisté à de multiples tortures et supplices, Juste finit par mourir de faim tandis que Rufine fut abandonnée à l’arène : le lion vint lécher ses vêtements sans la dévorer et ellle finit par être égorgée. C’était en 287.
La grande sacristie est une vaste salle de style Renaissance. Elle recèle un certain nombre de chefs-d’œuvre, tant dans les domaines de la peinture que de la sculpture ou de l’orfèvrerie.
La monumentale salle capitulaire est couronnée d’une coupole elliptique. Son œuvre majeure est une Immaculada de Murillo.
Le palais actuel est un édifice des XVIIe et XVIIIe siècles. Le bâtiment de façade est constitué de deux étages surmontés d’un toit de tuiles orné de deux lucarnes. La façade est rythmée par des fenêtres rectangulaires. Chacune des ouvertures est dotée d’un encadrement et prend place dans un espace délimité par des pilastres.
Durant l’occupation française par Napoléon Bonaparte, le palais fut transformé en siège du Commandement général de l’armée et occupé par le maréchal Soult et ses officiers.