
- La façade du palais San Giorgio
L’apogée économique de la République de Gênes se situe au XVIe siècle, lorsque les familles des armateurs et commerçants génois devinrent les banquiers de l’Europe et plus spécialement ceux de l’Espagne. La puissante banque de Saint Georges était établie dans le palais San Giorgio, sur la Piazza Caricamento (Place du Chargement), face à la mer.
Brève histoire du palais Saint Georges
La première construction du palais date de 1260 et fut réalisée sur ordre de Guglielmo Boccanegra, oncle du premier doge de Gênes Simone Boccanegra. Les matériaux utilisés provenaient de la démolition de l’ambassade vénitienne de Constantinople et avaient été obtenus de l’empereur byzantin Michel VIII Paléologue en reconnaissance de l’aide que Gênes lui avait apportée.
Ce palais devait être, sous le nom de palazzo del Capitano del Popolo, un centre civil et politique symbolisant la puissance temporelle de la République de Gênes face à la puissance religieuse installée au Duomo di San Lorenzo.
En 1262, Guglielmo Boccanegra fut forcé à l’exil et le palais transformé en prison : Marco Polo en fut un hôte illustre, y dictant ses mémoires à Rustichello de Pise : elles devinrent Le Devisement du monde ou Livre des Merveilles.
En 1481-1482 le peintre Carlo Braccesco orna les façaces de fresques en trompe-l’œil. Le palais fut agrandi en 1571 et plusieurs fois restauré par la suite. Il est, depuis 1903, le bureau des autorités portuaires de Gênes.
La banque de Saint Georges
En 1408, le palais devint le siège de la banque de Saint Georges. Celle-ci prêta des sommes d’argent considérables aux souverains européens pendant les XVe et XVIe siècles. C’est ainsi que les Rois Catholiques avaient des comptes ouverts à la banque, de même que Christophe Colomb. Quant à Charles Quint, il fut fortement endetté envers la banque durant la plus grande partie de son règne.