Quand Darius Ier décide de faire construire son tombeau, il choisit un lieu sacré où se trouvaient déjà des reliefs d’époque élamite. Plusieurs de ses successeurs éliront ce même site pour leur tombeau.
Cinq siècles plus tard, les rois sassanides, inscrivant leur domination dans la continuité de l’empire achéménide, choisiront de se faire représenter sur les mêmes lieux.
Le site inclut aussi un édifice connu sous le nom de Ka’ba-ye Zathost ou cube de Zoroastre.
Naqsh-e Rostam signifie Le portrait de Rostam. Le site porte aujourd’hui le nom de Rostam, le valeureux géant, héros du Livre des rois ou Shahnameh. L’ampleur du lieu et le caractère colossal des tombeaux ont pu suggérer à la tradition persane l’existence de rois intrépides et gigantesques ayant accompli des actes exceptionnels et livré des combats de légende dans des temps très anciens. Le poète persan Firdousi consigna, au XIe siècle de notre ère, la tradition légendaire dans le célèbre poème épique du Shahnameh.
Hormis Cyrus II dont le tombeau se trouve à Pasargades et son fils Cambyse II dont le tombeau n’est pas connu, les rois achéménides ont fait édifier des sépultures monumentales rupestres creusées dans les flancs de montagnes sacrées.
Parmi les quatre tombes royales de Naqsh-e Rostam seule celle de Darius Ier est attestée par une inscription ; les autres sont attribuées à Xerxès Ier, Artaxerxès Ier et Darius II. Trois autres tombeaux se trouvent à Persépolis, attribués à Artaxerxès II, Artaxerxès III et Darius III.
Les façades de ces tombes sont réalisées suivant un même schéma cruciforme à trois registres :
Ahura-Mazda, à droite, porte un bâton et tend au roi l’anneau de son investiture. Derrière le roi, un dignitaire porte un chasse-mouches.
Les chevaux piétinent deux corps : sous le cheval de la divinité se trouve le génie du mal Ahriman et sous les pieds d’Ardashîr gît le corps du dernier roi parthe Artaban contre lequel Ardashîr se rebella pour prendre le Fars et devenir lui-même roi.
Une inscription sur le poitrail du cheval d’Ahura-Mazda nomme le dieu en écriture pehlevie et en grec.
Le roi est au centre d’un groupe de membres de la famille royale. Il porte une couronne ailée. Son chignon ou corymbos sort du cadre.
Ce relief a été gravé par-dessus un relief d’époque élamite (Xe siècle av. J.-C.) dont il reste quelques traces peu visibles. Mais on voit surtout un homme debout, au vêtement et à la coiffure caractéristiques, à droite du relief de Bahram.
Deux victoires sont figurées, sur deux registres superposés. Sur le registre supérieur Bahram, à cheval, désarçonne son ennemi avec sa lance. Derrière lui, son porte-étendard brandit une bannière. Un ennemi est allongé sous les pattes du cheval royal.
La scène inférieure est de même nature : Bahram charge un ennemi à cheval, tandis que son cheval piétine un autre ennemi.
Cette scène de combat équestre évoque le relief précédent de Bahram II. Ici, Hormizd lance son cheval au grand galop contre un adversaire que le souverain désarçonne avec sa lance. La violence de l’impact fait basculer l’homme et sa monture.
Derrière Horzmid se trouve un écuyer portant son étendard : il tient la hampe d’une enseigne constituée d’une tige horizontale à laquelle sont accrochés deux gros pompons sphériques et trois bandes de tissu flottant au vent.
Ce relief représente la victoire de Shâpûr sur deux empereurs romains, Valérien (253-260) et Philippe l’Arabe (245-247). Le roi domine du haut de son cheval Valérien qui s’agenouille devant lui. Une scène analogue se retrouve sur un relief de Tang-e Chowgan près de Bishâpûr.
Derrière Shâpûr se trouve une grande inscription en pehlevi au-dessus de laquelle se tient le mage zoroastrien Kartir. L’inscription indique en particulier que le roi mit tout en œuvre pour promouvoir la religion zoroastrienne.
Cette scène est remarquable puisque l’investiture est donnée au roi par la déesse Anahita. Il faut sans doute y voir une relation avec l’expansion du culte de cette divinité.
La figure divine porte une couronne crénelée apparentée à celle que porte Ahura-Mazda sur d’autres reliefs.
Hormizd II, fils de Narseh, se tient derrière le roi. Un enfant se tient entre la déesse et Narseh : ce pourrait être son petit-fils Adhur-Narseh.
Cet édifice est une construction d’époque achéménide. Un édifice analogue se trouve à Pasargades.
Construit en pierre assemblée sans mortier, il présente, sur trois de ses côtés, des niches en formes de fenêtres. Sa porte, à laquelle on accédait par un escalier, ouvre sur une salle unique. La fonction de l’édifice est mal connue.
Deux inscriptions ont été gravées sur les parois extérieures du bâtiment à l’époque sassanide :