Située à une vingtaine de kilomètres de la ville moderne de Kazerun, la cité de Bishâpûr fut fondée en 266 par Shâpûr Ier à l’issue de ses multiples campagnes contre Rome.
Le nom de la ville pourrait dériver du moyen-persan Bay Shâpûr (Le seigneur Shâpûr), mais aussi de Veh-Shâpûr (La belle ville de Shâpûr).
La ville se trouve dans la plaine, au débouché du Band-i Shâpûr (La rivière Shâpûr) et à proximité du site de Tang-e Chowgan : la gorge toute proche offrait ainsi un abri naturel aux populations en cas d’attaque. Il subsiste essentiellement deux monuments : le palais de Shâpûr et un temple.
Les éléments architecturaux ou décoratifs témoignent à la fois d’influences achéménides, plus particulièrement dans le temple, et romaines (plan de la ville orthogonal, niches pour statues, mosaïques...). L’ensemble pourrait ainsi avoir été édifié par les prisonniers romains capturés par Shâpûr en 260 à l’issue de sa victoire sur Rome.
La ville fut conquise par les Arabes en 637 puis abandonnée : elle était complètement ruinée au XIIe siècle.
Le palais possède une vaste cour qui était pavée de mosaïques.
Il comporte une grande salle d’audience au plan carré mais d’apparence intérieure cruciforme. On ignore s’il s’agissait d’une salle sous coupole - ce dont pourrait témoigner l’épaisseur considérable des murs dans les angles - ou simplement d’une cour bordée de quatre iwans.
Des portes conduisent à des couloirs parallèles aux murs de la salle. Le long des murs, de multiples niches accueillaient des décors sculptés ou peints.
Le temple se situe à un niveau plus bas que le palais et on l’atteint par un escalier couvert d’une voûte en berceau. On découvre une salle carrée à laquelle donnent accès quatre portes ouvrant sur un corridor qui fait le tour de la salle.
Les murs, dont l’un a conservé sa hauteur d’origine de 15 m, sont construits dans un grand appareil de type romain.
Le toit était plat, maintenu par des poutres reposant sur quatre protomes de taureaux, comme à Persépolis. Deux d’entre eux sont encore en place.
Des canalisations et un profond bassin semblent indiquer qu’un culte de l’eau avait lieu dans ce temple qui est, pour cette raison, généralement considéré comme dédié à la déesse de l’eau Anahita.
En allant vers Shiraz, on emprunte un axe routier qui relie le port de Bandar-e Busher, situé sur le Golfe persique, au plateau iranien. Cet itinéraire franchit les monts du Zagros par la vallée d’Abol-Hayat.
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