La description des rues et de l’origine de leur nom est tirée de l’Histoire de Lille de Victor Derode et date de 1848. Les fortifications sont encore celles de Vauban avant le dernier agrandissement une vingtaine d’années plus tard.
Visualisez les canaux de ce quartier en survolant ce titre.
A complèter.
Rue de l'ABC
Elle a été en partie tracée, lors de l'agrandissement de 1604, sur l'emplacement de l'ancien rempart.
Son nom peut porter à croire qu'elle possédait, à l'origine, des écoles pour enfants :
on n'a aucun document à ce sujet.
Elle fut fort longtemps et presqu'entièrement occupée par un grand nombre de bouchers qui, ayant chacun un abattoir, y effectuaient, à la vue des passants, toutes les opérations de leur profession. L'abattoir de la ville a fait disparaître ce qu'offrait de désagréable un pareil spectacle.
Plus récemment, cette rue fut la rue des maisons closes (Aux belles poules, Rachel ; Au Chat noir, etc.) jusqu'à leur fermeture en 1946.
Rue d'Amiens
A complèter.
Rue des Augustins
En 1304, c'était la rue de Jurie puis en 1450, de la Juifrie, probablement parce que les Juifs y avaient choisi leur résidence.
Quelques annotateurs lillois, lisant mal le mot Jurie, en ont fait le mot Sarce, par lequel ils la désignaient.
Lorsque, en 1614, les Augustins y eurent bâti leur collége, elle changea de nom et devint la rue des Augustins.
En 1793, elle devient la rue de l'Égalité; quelques années après elle avait repris sa précédente dénomination.
En 1686, le puits de la rue des Augustins, dit le Puits-de-Bois, fut démoli et remplacé par une pompe aspirante. C'était peu de temps après que Pascal eût expliqué l'ascension des liquides dans les tuyaux vides. Le registre aux résolutions porte cette mention : « Vu que nous avons aujourd'hui l'usage des puits » forés et des pompes, et qu'il y a un puits à la Housse... » Le cabaret d'Amsterdam est antérieur à 1718.
Rue Ban-de-Weddes
C'est actuellement une partie de la rue Gustave Delory qui suit aussi le tracé de l'ancienne rue de Fives.
Le pastel des teinturiers ou guède ou wedde est une plante bisannuelle, très cultivée autrefois dans la région d'Albi, Carcassonne et Toulouse pour la production d'une teinture bleue, le pastel.
On faisait grand commerce à Lille de cette plante tinctoriale. Le marché de la Wedde se tenait dans cette rue, où l'on en proclamait peut-être le cours officiel.
À la Révolution, cette rue porta le nom de Barra (ou Bara).
Le Béquerel
Les eaux de la ville de Lille lui étaient fournies, en très grande partie, par la Deûle et, en très petite partie, par le Béquerel.
En 1850, le Béquerel, qui amène les eaux de Fives à Lille, n'en conduit presque plus parce qu'il était alimenté par le marais d'Annappes, actuellement desséché, et surtout par les sources de Fives (analogues à des puits artésiens), actuellement taries ou obstruées.
Rue de Béthune
A compléter
Porte de Béthune
Lors de l'extension de 1603, la ville annexe sur son flanc ouest, dix-sept hectares situés derrière le palais des Ducs et jusqu'au quai du Wault.
Des axes de circulation sont tracés. La rue Notre-Dame (rue de Béthune) apparaît ainsi que la rue des Jésuites (rue de l'Hôpital-Militaire). Cette dernière borde le collège et l'église de cette congrégation.
Aussitôt, une nouvelle ligne de fortifications englobe ce nouvel espace. Elle s'ouvre par la porte Notre-Dame (porte de Béthune), longtemps seul accès au faubourg du même nom et au village de Wazemmes.
Place de Béthune
A compléter
Rue du Bleu-Mouton
La rue a tiré son nom de l'enseigne d'un cabaret.
Rue de Boufflers
Ainsi nommée en l'honneur du célèbre maréchal qui défendit la ville en 1708.
Elle fut tracée en 1717 sur un terrain appartenant au prieuré de Fives.
Huit ans après, il ne s'y était pas encore élevé de maisons et les propriétaires riverains reçurent l'ordre d'y bâtir.
Rue de Bourdeau
D'abord rue de la Chaude-Fosse ou de la Grande-Fosse, elle doit son nom actuel à un mauvais lieu qui s'y établit par la suite. Elle est parfois nommée, sur des plans, rue des Testus, rue des Pucelles.
Rue des Brigittines
RElle a été tracée sur l'emplacement d'un couvent bâti en 1605 et supprimé à la Révolution.
Les canaux
Trois canaux se succédent pour amener les eaux des canaux des Jésuites, des Hybernois et du Becquerel au canal des Soeurs Noires qui se jette dans la Basse Deûle : canaux de la rue de Paris, des Ponts de Commines et de la rue de ...
Rue du Court-Debout
Sa longueur, très courte au départ, lui a donné son nom signifiant "bout court", le peuple employant le mot debout au lieu de bout.
Elle fut agrandie quand la place du marché aux chevaux a été réduite.
Rue du Croquet
L'une des rues qui ont le plus souffert au siège de 1792.
Tirerait-elle son nom d'une espèce de pain d'épice nommé croquet et dont le fabricant y aurait établi son domicile ?
Rue du Dragon
Elle a été ouverte sur l'emplacement d'un ancien hôtel de ce nom.
Cette rue a été pavée en 1531.
Rue des Étaques
La rue des Étaques était aussi nommée rue des Attaques. Suivant quelques sources, ce dernier nom viendrait de ce que c'était toujours dans cette rue que la peste commençait à sévir et à attaquer la ville.
Suivant d'autres, étaque, qui signifie poteau, barrière, aurait servi à indiquer les barres qu'on mettait devant les maisons des pestiférés.
Toujours est-il que cette rue, encore renommée pour son insalubrité, doit son nom aux invasions d'un fléau analogue au choléra. C'était autrefois la rue Saint-Denis.
Rue de Fives
Elle porte le nom du village auquel elle conduisait.
La porte située à l'extrémité de cette rue et bâtie en 1536 fut supprimée en 1673 et transférée au lieu où est aujourd'hui la porte de Tournai.
Ce n'est qu'en 1684 que les ingénieurs français, ayant nivelé et abaissé le sol de cette rue, y firent des aqueducs pour déverser les eaux pluviales dans le Becquerel.
En 1787, on y tenait le marché aux friperies.
Rue des Fossés
A développer
En 1466, Jean de le Cambre, dit Gantois fonde l'hôpital Saint Jean Baptiste qui deviendra l'hospice Gantois.
La gare des Flandres
Cette gare a été bâtie sur les terrains qu'occupaient anciennement la célèbre abbaye de l'Abbiette - fondée en 1276 par la comtesse Marguerite - et les casernes d'infanterie et de cavalerie dites des Buisses, démolies dans les années 1840. Un premier débarcadère de voyageurs est construit en 1847.
La façade originelle de la gare du Nord de Paris a été démontée, remontée à Lille et surmontée d'un étage et d'une horloge, en 1867, par Léonce Reynaud.
De 1889 à 1892, l'architecte Sidney Dunnett entreprend la reconstruction de l'intérieur de la gare avec une halle à ferme unique et y adjoint l'hôtel des voyageurs, situé sur l'aile droite.
Le canal des Hybernois
L'eau du fossé de la porte de Béthune s'avance vers la porte de Paris et entre en ville par le canal des Hybernois. Celui-ci bifurque sous la rue du Molinel, près la rue de l'ABC. Une partie va joindre ses eaux, près du pont des Molfonds, à celles que fournit la Deûle, proprement dite ; l'autre se dirige vers le Becquerel (via la Rivierette).
Le canal des Hybernois nous montre la direction des remparts de l'enceinte précédente.
Le canal des Jésuites
La Deûle entre dans l'enceinte de Lille en trois points :
Place du Marché aux Chevaux
Le marché comprenait d'abord tout le terrain jusqu'à la rue d'Amiens.
Après que l'on eut bâti les maisons qui formèrent la rue du Court-debout et celle du Bleu-Mouton, la place se trouva réduite à ses dimensions actuelles, le marché fut transféré ailleurs et cette place prit naturellement le nom de Vieux-Marché.
Rue du Vieux marché aux moutons
Autrefois rue Lobel ou de Lobel.
Des sources prétendent que l'on écrivait de l'Autel et rapprochent ce nom de celui du fief des Obeaux ou Aubeaux. Le sire des Obeaux avait son tombeau dans l'ancienne collégiale Saint Pierre de Lille.
Rue de l'Hôpital Militaire
Autrefois rue des Jésuites parce que ces religieux y avaient un superbe collège ; elle fut nommée rue de l'Humanité pendant la Révolution.
Hôpital Militaire
Le collége des Jésuites, commencé en 1605, fut bâti en grande partie aux frais de la ville dont il resta la propriété ; en 1850, il est à usage d'hôpital militaire.
En 1740, l'église fut presqu'entièrement détruite. En 1697, les Pères firent couvrir d'une voûte le canal qui s'étend de la rue au rempart. En 1795, l'église, rendue au culte, devint une paroisse en remplacement de Saint Étienne, détruite par le bombardement.
Rue du Molinel
Ainsi nommée en raison d'un moulin qui se trouvait sur le rempart à l'extrémité de cette rue.
Elle ne s'étendait d'abord que jusqu'au Pont-Bruyant qui nous révèle l'emplacement de l'ancienne porte du Molinel.
La ruelle des Clarisses menait de cette rue à la rue des Malades.
La Noble Tour
Située rue Georges Lefèvre, dans le quartier de Lille-Centre, elle est le dernier vestige des fortifications médiévales de la ville.
(photo Velvet)
En 1402, le duc de Bourgogne et comte de Flandre, Philippe II de Bourgogne dit Philippe le Hardi, en décide la construction qui se terminera en 1422.
En 1667, la tour est en partie abîmée lors du siège de Lille. Vauban la restaure en 1672 afin qu'elle retrouve sa place dans le nouveau schéma défensif de la ville. L'incendie de l'Église Saint Sauveur de Lille en 1896 abîme la tour, une partie du mur s'effondre. En 1850, la Noble tour est utilisée comme magasin à poudre.
Elle est classée Monument historique depuis mars 1922. Elle a été rebaptisée en 1975 sous le nom de Mémorial départemental de la Résistance et de la Déportation".
Rue du Palais
Tracée en 1664 sur le terrain du jardin du palais des Ducs de Bourgogne.
Toutefois il s'écoula plus de quarante ans avant que des maisons fussent bâties.
En 1793, elle devint pour quelque temps la rue de Dunkerque.
Rue de Paris
Une des plus longues et des plus commerçantes de la ville. Elle s'appela d'abord rue de la Cordwannerie. Le cordwan était une sorte de cuir travaillé à Cordoue, de même que nous nommons maroquin, le cuir à la façon du Maroc. Les artisans qui employaient le cordwan étaient les cordwanniers : c'était donc la rue des Cordonniers.
Lorsque le Magistrat eut fait construire dans le faubourg une maison pour les lépreux, la rue prit le nom de rue des Malades, qu'elle conserva jusqu'à la Révolution ; elle devint alors la rue de Paris.
On y voyait autrefois plusieurs hospices ou maisons religieuses. L'Hospice-Gantois, fondé en 1466, par De1ecambe, y subsiste encore. La chapelle de la Trinité, fondée en 1556, fut démolie en 1843. Plus loin se trouvait le couvent des Pauvres-Claires, l'Hôpital St-Nico1as, qui comptait 32 lits, l'Hôpital-St-Nicaise et ses 16 lits, le refuge de l'Abbaye-de-Cysoing, enfin la maison des Jésuites, bâtie en 1590, et dont l'église fut inaugurée en 1594.
Cette rue a bien changé d'aspect. Jusqu'en 1520, le pont de la porte fut un simple passage en bois ; ce fut alors seulement qu'il fut construit en pierre.
La maison concédée aux canonniers bourgeois par le roi d'Espagne, porte aujourd'hui le n°246. On y voit, incrustés dans la façade, des boulets des divers sièges soutenus par la ville. Toutefois c'est par erreur qu'un de ces boulets porte la date de 1214 ; en effet, à cette époque la poudre à canon n'était pas en usage en Europe.
En 1687, un abreuvoir se trouvait dans cette rue. En 1695 on y voyait un arsenal. À cette époque, les maisons de la rue n'étaient pas alignées et formaient les saillies les plus irrégulières. En 1688, on travailla activement à les régulariser ; les propriétaires s'y opposèrent de toutes leurs forces, mais ils furent déboutés.
En 1682, on élargit la rue du côté de la Place du Théâtre et on lui donna la dimension qu'elle a conservée depuis.
Porte de Paris
C'est en 1682 que fut érigé le bel arc de triomphe en l'honneur de Louis XIV.
Rue de Robleds
Cette rue, quoique très étroite, a été élargie en 1760. Auparavant, c'était une sorte de sentier que suivait probablement un champ autrefois fertile, d'où vient son nom ("roids blés" qui signifie "blés raides").
Communication entre la rue de Paris et la place du Réduit. Le sureau étant appelé par le peuple de Lille sahut, les sahuteaux pourraient bien être de petits sureaux.
Rue Saint-Anne
Ouverte au centre de la rue du Vieux-Marché-aux-Moutons jusqu'à l'église Saint Maurice.
Rue Saint-Sauveur
Elle a été désignée du nom de l'hôpital bâti par la comtesse Jeanne.
À l'extrémité de cette rue se trouvait une des portes de la ville. Elle fut fermée en 1595 et démolie en 1674.
C'est en 1620 que les trottoirs de cette rue furent pavés. En 1645, les Bleuettes établirent leur maison dans cette rue.
En 1651, les Recollectines d'Hesdin, dont le couvent avait été saccagé, y bâtirent le leur près de l'église.
En 1682, les Conceptionnistes. En 1684, les Collectines.
En 1793, c'était la rue Sauveur.
Hôpital Saint-Sauveur
C'est un chanoine de la collégiale Saint Pierre, nommé Jean Martin, qui inaugura vers 1215 un modeste asile pour les malades pauvres, sous le nom de Saint Jean L'Evangéliste. Cet asile, qui comptait alors 6 lits deviendra l'hôpital Saint Sauveur.
il fut agrandi en 1219 par Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre.
Hospice Stappaert
C'est initialement la maison de Sainte-Anne, dite de la Noble Famille.
Madame de Sepmeries donna une maison et les revenus nécessaires à l'éducation de jeunes filles nobles de parents déchus,
âgées de 7 à 18 ans. En mai 1686, Louis XIV confirmera par lettres patentes (texte par lequel le Roi rendait public un droit
ou un privilège) la fondation de l'établissement. Le nombre de pensionnaires variera de 15 à 25.
Cette maison fermera à la Révolution, ses pensionnaires seront conduites à l'Hôpital général.
Le bâtiment reçoit l'Hospice Stappaert en 1884.
A confirmer
Rue des Tanneurs
Autrefois rue de l'Épinette.
En 1620, la rivièrette de la cour Dassonville fut couverte d'une voûte, moyennant une redevance annuelle de 12 sous parisis.
En 1791, la plupart des caves de la rue des Tanneurs et de la rue de Paris furent inondées par une irruption des eaux qui semblaient sourdre de terre.
Des cinq tanneries qui étaient établies dans cette rue le long des deux cours d'eau, le Becquerel et la Rivièrette, il n'en subsiste qu'une en 1850, c'est même la seule qui reste alors dans la ville.
Rue de Tournai
Autrefois rue de la Hamerie, Halmerie : ces mots viennent de heaume, les fabricants d'armures s'étant concentrés dans cette rue. Ensuite, elle devient rue de l'Abbiette, du nom du monastère des dames dominicaines de Sainte-Marie, dites religieuses de l'Abbiette.
En 1793, elle devint la rue de la Guerre et enfin rue de Tournai.
On y voyait, au XVIII° siècle, l'hôtel du Gouverneur, dit le Gouvernement, dont les matériaux furent vendus à l'encan en l'an IX. Dans cette rue se trouvait la Bleue-Fontaine, près de laquelle s'établit le premier teinturier en coqsenil (cochenille).
En 1850, cela fait près de deux siècles que le cabaret de la Grasse-Vache y a pendu son enseigne.
Porte de Tounai
La porte de Tournai a été percée à la fermeture de la porte de Fives (travaux nécessaires à la construction de la gare du chemin de fer du Nord ?)
La rue détournée ou des Tours
Rue de la Vignette
La rue a été pavée en 1405. Le pont de cette rue ne fut construit qu'en 1610 et sa dénomination lui est restée de la maison que les Hybernois ouvrirent, près de là, dans la même année.
Le 16 juin 1888, on chanta pour la première fois l'"Internationale" fraîchement composée dans un estaminet de cette rue !
Rue Wicar
Au XIX° siècle, c'était la plus récente des rues de Lille ; ainsi nommée en mémoire de J.B. Wicar, peintre lillois, qui sut, par son talent, acquérir une honorable renommée et dota la ville d'une précieuse collection qu'elle avait réunie dans un musée portant son nom.