Le très riche musée des Beaux-Arts de Dijon est hébergé dans le palais des ducs et États de Bourgogne.
Nous présentons quelques œuvres qui ont particulièrement retenu notre attention, tout spécialement dans les collections médiévales.
Ce pectoral est un dépôt du musée du Louvre. C’est une toile stuquée, ajourée et peinte datant de l’époque ptolémaïque (332-30 av. J.-C.) qui protégeait une momie.
Il représente la déesse Nout aux ailes déployées, encadrée de personnages momiformes, de divinités et de symboles. Divinité du ciel, Nout participe au culte funéraire et à la croyance en la résurrection.
Les deux éléments de retables ci-contre frappent, en particulier, par la parenté de leurs encadrements.
Le tableau du haut représente saint Michel et sainte Eulalie. Saint Michel y apparaît combattant le dragon, figure allégorique du Mal tandis que Sainte Eulalie est figurée avec les éléments de son martyre.
Réalisé à la tempera et à l’or, c’est un élément de prédelle (partie inférieure d’un retable), de Pedro Garcia de Benabarre, peintre actif en Aragon et Catalogne de 1455 à 1496.
Le tableau du bas est un panneau de retable qui représente sainte Marguerite et sainte Madeleine. Sainte Marguerite est figurée sortant du ventre du dragon qu’elle a fendu à l’aide de sa croix. Sainte Madeleine est représentée au pied de la Croix.
Cette huile sur bois est une réalisation languedocienne de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle.
À gauche, saint Joachim est en bois de tilleul polychromé et doré.
Saint Joachim est l’époux de sainte Anne. Alors que son infertilité le pousse à se retirer dans le désert, un ange lui annonce la naissance prochaine de sa fille. Il retrouve alors son épouse devant une des portes de Jérusalem, la Porte dorée.
C’est la représentation de cette porte qu’il tient dans ses mains.
À droite, sainte Catherine est également un bois de tilleul polychromé et doré.
La sainte est vêtue à la mode du temps, avec une robe qui moule le buste et souligne le contrapposto.
La roue de son martyre dépasse un peu des pans de sa robe.
Ces deux retables ont été commandés par Philippe le Hardi en 1390. Ils ont été sculptés par Jacques de Baerze à Termonde puis peints et dorés à Ypres par Melchior Broederlam.
Parmi les retables sculptés flamands dont les villes de Bruxelles, Anvers et Malines s’étaient fait une spécialité à la fin du XIVe et au XVe siècles, les retables de Champmol sont les plus anciens à être conservés.
Tous deux furent installés en 1399 à la chartreuse, l’un sur l’autel de la salle du chapitre et l’autre sur l’autel d’une chapelle située derrière le maître-autel de l’église de la chartreuse de Champmol.
La partie centrale du retable (la caisse) mesure 252 centimètres et chaque volet 125 centimètres.
La caisse centrale évoque le martyre de saint Jean et sainte Catherine ainsi que la Tentation de saint Antoine sous des arcatures. Celles du milieu sont surélevées pour créer un effet de hiérarchie et de symétrie.
Les tombeaux des ducs de Bourgogne sont installés au pied de la grande cheminée de la salle des fêtes du palais de Philippe le Bon.
Ces exceptionnels monuments de marbre et d’albâtre sont dédiés au duc Philippe le Hardi et à son fils Jean sans Peur.
Ils proviennent de la chartreuse de Champmol, fondée par Philippe le Hardi pour servir de nécropole à la dynastie des ducs Valois. Ils se trouvaient à l’origine dans le chœur de l’église de la chartreuse où ils sont restés jusqu’à la Révolution, avant de rejoindre la cathédrale Saint-Bénigne puis le musée en 1827.
Ce ne sont que des cénotaphes : les corps étaient enterrés dans la crypte située sous le chœur de l’église.
Le tombeau de Philippe le Hardi fut réalisé par Claus de Werve en 1410, date à laquelle Jean sans Peur lui commanda un tombeau semblable à celui de son père. Mais rien n’était commencé lors de l’assassinat du duc en 1419 et Claus de Werve mourut en 1439 sans avoir pu réunir la quantité d’albâtre nécessaire.
En 1443, Philippe le Bon commanda un tombeau pour son père à un sculpteur aragonnais, Jean de la Huerta : celui-ci réalisa la galerie et les anges mais quitta Dijon en 1456 sans avoir achevé le monument. En 1461, Philippe le Bon fit appel à un artiste avignonnais, Antoine Le Moiturier qui réalisa les pleurants, les gisants et les lions. Le tombeau fut mis en place en 1470.
Le puits de Moïse, réalisation des sculpteurs Claus Sluter et Claus de Werve à la chartreuse de Champmol, inspira les artistes qui leur succédèrent.
La salle est principalement consacrée à François Rude, natif de Dijon (1784-1855) qui est un des maîtres de la transition entre ces mouvements artistiques.